La guerre civile au Yémen: imminente mais évitable

Adam Baron revient sur la situation politique très instable du Yémen

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La guerre civile au Yémen: imminente mais évitable

Le pire des scénarios pourrait être évité si le partage du pouvoir était effectivement réalisé.

Autrefois salué par les diplomates internationaux comme un modèle pour la région, le Yémen est depuis des mois plongé dans le chaos. Alors que le conflit entre les Houthi, qui contrôlent Sanaa, et le Président de la transition, Abd Rabo Mansour Hadi, qui a mis en place une capitale alternative à Aden, s’échauffe, le Yémen court le risque de la fracturation, si ce n’est de la guerre civile, en particulier compte tenu de la nature des pourparlers de l'ONU visant à négocier un nouvel accord politique.

Les conséquences désastreuses de cette situation ont été mises en lumière ces derniers jours, alors qu’une série d'attentats meurtriers dans des mosquées vendredi dernier ont causé la mort de plus de 100 Yéménites.

Aujourd'hui, l’ECFR publie une nouvelle note sur la situation de l'expert Adam Baron.

Il explique que, malgré la nature profondément instable de la situation actuelle au Yémen, l’espoir qu’on parvienne à un accord, parce que le partage du pouvoir reste dans l'intérêt de toutes les parties en jeu. Mais tout accord devra surmonter la profonde méfiance qui régit les relations entre les partis politiques du Yémen  â€“ et pour réaliser dans les faits ce partage de pouvoir, il faudra compter avec les nombreuses erreurs et de fausses hypothèses qui ont amené le pays, en transition depuis le printemps arabe, au bord de la faillite.

« La guerre civile au Yémen: imminente mais évitable» présente la crise actuelle comme un résultat surprenant de la nature imparfaite de la feuille de route de transition du Yémen, offrant les conseils suivants pour éviter le pire des scénarios:

 

  • Le péché originel de l’accord précédent, à savoir privilégier davantage les élites traditionnelles plus que toutes les autres parties, doit être évité à tout prix.
  • Le fondement de tout accord politique devra être le partage du pouvoir et l'exclusivité, tandis qu'une feuille de route doit aider à sortir le Yémen du malaise alimenté par une transition apparemment sans fin.
  • Bien que les parties tierces doivent rester impartiales et éviter de forcer une solution, une Europe unie peut avoir recours à la coordination politique et la coordination des donateurs pour jouer un rôle positif dans la promotion d’une solution.
  • Les acteurs régionaux tels que l'Arabie saoudite et le Koweït ont le potentiel de viser un but tout aussi positif, s’ils le font avec l'objectif ultime de favoriser une solution inclusive.

L’auteur ajoute, « Considérée comme positifs par la plupart des Yéménites, l'Union européenne et les Etats membres peuvent jouer un rôle clé pour faire avancer la situation dans une direction positive. L'Union européenne devra agir de façon décisive et unie, et aider à négocier un nouveau chemin de transition qui ne répète pas les erreurs du précédent, en incluant les vrais détenteurs du pouvoir et en tendant la main aux manifestants dans le Sud. »

L'ECFR ne prend pas de position collective. Les publications de l'ECFR ne représentent que les opinions de leurs auteurs.