“United West, Divided from the Rest” 

Un sondage de l’ECFR révèle un clivage entre l’Occident et le reste du monde sur l’Ukraine, la démocratie et l’ordre mondial à venir

From left, European Commission President Ursula von der Leyen, Ukraine’s President Volodymyr Zelenskyy, center, and European Council President Charles Michel join hands after addressing a media conference at an EU summit in Brussels on Thursday, Feb. 9, 2023. European Union leaders are meeting for an EU summit to discuss Ukraine and migration. (AP Photo/Olivier Matthys)
De gauche à droite, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, le président de l’Ukraine, Volodymyr Zelenskyy, au centre, et le président du Conseil européen, Charles Michel
Image par picture alliance / ASSOCIATED PRESS | Olivier Matthys
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  • Une nouvelle étude d’opinion de l’ECFR comprenant des données provenant de neuf États membres de l’UE (dont la France), des États-Unis, de Grande-Bretagne, de Chine, de Russie, d’Inde et de Turquie suggère que l’alliance occidentale reste unie dans son soutien à l’Ukraine, un an après le début de la guerre, mais que l’Occident et les autres puissances mondiales restent divisés sur le conflit, leurs interprétations de la démocratie et leurs ambitions sur la scène mondiale. 
  • En Europe, la guerre est perçue comme une agression contre le continent tout entier plutôt qu’une attaque ciblée contre un pays voisin. Cela se traduit par un fort soutien de l’opinion publique aux sanctions de l’UE, avec des disparités en Europe, certains soutenant par exemple une interdiction des importations énergétiques en provenance de Russie. L’opinion dominante en Occident soutient que l’Ukraine doit reconquérir tout son territoire, même si cela implique une guerre plus longue. 
  • Les pays non occidentaux préfèreraient que la guerre prenne fin rapidement, même si cela exige que l’Ukraine cède des territoires à la Russie. Pas moins de deux tiers des personnes interrogées considèrent la Russie en position de force sur la scène internationale, malgré le conflit, tandis que les Chinois et les Turcs, considèrent Moscou comme un « allié » et un « partenaire » de premier plan de leur pays. 
  • Les motivations de l’Occident suscitent la suspicion en Chine, en Inde, en Turquie et en Russie. Beaucoup de personnes dans ces pays estiment en effet que le soutien américain et européen à l’Ukraine est exclusivement motivé pour la « défense de la domination occidentale ». 
  • L’image de la démocratie occidentale est au plus bas. En Chine, plus des trois quarts (77 %) des personnes interrogées pensent que leur pays est une « vraie démocratie », et qu’elle est supérieure aux modèles politiques américains et européens. De même, en Inde et en Turquie, respectivement 57% et 36% des sondés considèrent que leur démocratie fonctionne mieux que les autres. 
  • Les auteurs du rapport et experts en politique étrangère, Timothy Garton Ash, Ivan Krastev et Mark Leonard, mettent en garde contre les obstacles auquel l’Occident devra faire face dans son engagement auprès des puissances émergentes, notamment le Brésil, l’Inde et la Turquie.  

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a révélé de fortes divisions géographiques dans les positions mondiales à adopter à l’égard de la guerre, dans les conceptions de la démocratie et de la composition du futur ordre international, selon une nouvelle étude d’opinion majeure publiée par le Conseil européen pour les relations internationales (ECFR). 

Le rapport de l’ECFR, intitulé United West, divided from the rest: Global Public Opinion One Year into the Ukraine War, rédigé par Timothy Garton Ash, Ivan Krastev et Mark Leonard, s’appuie sur des données recueillies par Datapraxis, YouGov et Gallup International Association dans dix pays européens, ainsi qu’en Chine, en Inde, en Turquie, en Russie et aux États-Unis. Un an après l’invasion de l’Ukraine par la Russie, le rapport suggère que les États-Unis et leurs alliés européens ont retrouvé un sens du devoir sur la scène internationale, mais que le fossé entre leur perspective et le reste du monde s’est élargi. L’ensemble des données de l’ECFR montre que l’opinion occidentale s’est durcie à l’égard de la Russie, avec un grand nombre d’Européens (une moyenne de 55 % dans les neuf pays de l’UE sondés) favorables au maintien des sanctions contre Moscou, même au prix de difficultés économiques dans leur pays, tandis que 24 % seulement sont favorables à la garantie d’un approvisionnement énergétique en continuant à se fournir auprès de la Russie. 

L’étude révèle également que de nombreux Occidentaux considèrent désormais le conflit en Ukraine comme un combat pour la démocratie et pour leur propre sécurité, et souhaiteraient voir la Russie sanctionnée pour son agression, et l’Ukraine sortir du conflit avec son territoire et sa souveraineté intacts. L’ECFR a constaté que les citoyens de l’alliance occidentale ont une perception extrêmement négative de la Russie, décrivant le pays comme « agressif » et « indigne de confiance ». En Grande-Bretagne, 57 % et 49 % des personnes interrogées sont de cet avis, tout comme des pluralités aux États-Unis et dans l’UE-9. Dans l’ensemble des pays occidentaux interrogés, de larges majorités (77 % en Grande-Bretagne, 71 % aux États-Unis et 65 % dans l’UE-9) considèrent la Russie comme un « adversaire » ou un « rival » de leur pays. 

Cependant, ces vues ne sont pas partagées par le reste du monde. L’ensemble des données de l’ECFR montre qu’un grand nombre de citoyens en Chine (76 %), en Inde (77 %) et en Turquie (73 %) voient non seulement une « force » continue en Russie, et la considèrent comme un « allié » et un « partenaire » stratégique de leur pays (79 %, 79 % et 69 %, respectivement), mais pensent également que l’Ukraine devrait envisager de céder des territoires pour mettre un terme au conflit plus rapidement. Cet écart d’opinion entre « l’Occident » et le « reste du monde », suggère que la domination américaine sur l’ordre international s’estompe et que des puissances concurrentes, à cheval entre démocraties et autocraties, auront davantage leur mot à dire dans la période à venir. Les meilleurs exemples de ces puissances concurrentes et transactionnelles sont : la Turquie, qui a joué le rôle de médiateur entre Kiev et Moscou pour un accord d’exportation de céréales en mer Noire, ainsi que l’Inde qui intensifie ses relations économiques avec la Russie tout en siégeant aux côtés de l’Australie, du Japon et des États-Unis dans le dialogue quadrilatéral pour la sécurité (le « Quad »).  

Les principales conclusions de l’enquête mondiale de l’ECFR sont les suivantes : 

  • L’invasion de la Russie n’est plus perçue comme une guerre en Europe, mais comme une guerre contre l’Europe. Contrairement à l’été dernier, l’opinion dominante en Europe (44 % en Grande-Bretagne et 38 % dans les neuf pays de l’UE) soutient désormais une récupération totale des territoires ukrainiens, même si cela implique une guerre plus longue ou davantage d’Ukrainiens tués et déplacés, tandis qu’un nombre moins important (22 % en Grande-Bretagne et 30 % dans les neuf pays de l’UE) pense que le conflit entre la Russie et l’Ukraine devrait s’arrêter le plus rapidement possible, même si cela signifie que l’Ukraine doit céder le contrôle de certaines régions à la Russie. En France, l’opinion est partagée : alors que 35 % souhaitent que l’Ukraine récupère l’ensemble de son territoire, 31 % souhaitent que le conflit avec la Russie prenne fin le plus rapidement possible. 
  • L’opinion publique s’est durcie en Occident. Plus de la moitié des personnes interrogées aux États-Unis (55 %), en Grande-Bretagne (64 %) et dans les neuf pays de l’UE (54 %) perçoivent la Russie comme un « adversaire », tandis que 16 %, 12 % et 12 %, respectivement, la perçoivent comme un « rival ». En France, 45 % voient la Russie comme un « adversaire » et 14 % comme un « rival ». Seuls 14 % aux États-Unis, 15 % dans l’UE-9 et 8 % en Grande-Bretagne considèrent la Russie comme un « allié » qui partage leurs intérêts ou comme un « partenaire nécessaire » avec lequel ils doivent coopérer stratégiquement. Les personnes sondées en France sont légèrement plus favorables à la Russie, avec une sur cinq (21 %) percevant Moscou comme un « allié » ou un « partenaire nécessaire ». L’ECFR a également constaté, dans tout l’Occident, que de nombreux citoyens ont désormais des perceptions extrêmement négatives de la Russie et la décrivent généralement comme « agressive » et « indigne de confiance ». Aux États-Unis, 45 % et 41 % sont de cet avis, tandis que dans l’UE-9, 48 % et 30 % voient la Russie comme « agressive » et « indigne de confiance ». Le sentiment est encore plus prononcé en Grande-Bretagne, où 57 % et 49 % des personnes interrogées ont choisi ces deux réponses, lorsqu’on leur a demandé de choisir 2 des 10 descriptions proposées. 
  • Les Européens sont déterminés à ne pas acheter de combustibles fossiles russes, même si cela nuit à leur approvisionnement énergétique. Dans les neuf pays de l’UE interrogés, 55 % des personnes sondées en moyenne soutiennent cette démarche. Un quart seulement (24 %) estiment que la priorité devrait être d’assurer un approvisionnement énergétique.  
  • Parmi les autres puissances mondiales, une grande partie de la population pense que la guerre devrait prendre fin dès que possible, même si cela signifie que l’Ukraine doit céder des territoires. En Chine (42 %), en Turquie (48 %) et en Inde (54 %), de larges parts des populations sont de cet avis, tandis que seulement 23 %, 27 % et 30 % des personnes sondées dans chacun de ces pays, respectivement, pensent que l’Ukraine devrait récupérer tout son territoire, même si cela entraîne un prolongement du conflit.  
  • Aux États-Unis, nombreux sont ceux qui pensent que leur soutien à l’Ukraine est motivé par la nécessité de défendre sa démocratie, tandis que les Européens voient leur propre soutien comme une lutte plus large pour la sécurité. 36 % des Américains souscrivent à l’affirmation de Joe Biden selon laquelle la principale raison pour laquelle les États-Unis soutiennent l’Ukraine dans cette guerre est la préservation de sa démocratie. Seul 1 sur 5 en Grande-Bretagne, et 1 sur 6 dans les neuf États membres de l’UE (13 % en France), sont de cet avis. L’opinion dominante en Grande-Bretagne (44 %) et dans les neuf pays de l’UE (45 %) est que leur implication est principalement destinée à défendre leur propre sécurité (un sentiment partagé par 37 % des sondés en France). Seulement 1 personne sur 10 (11 %) en Grande-Bretagne et dans l’UE-9 (13 % en France) pense que la raison principale de leur soutien à l’Ukraine est de défendre son « intégrité territoriale ».  
  • Ailleurs, l’implication de l’Occident est considérée avec un plus grand scepticisme. Bien que les dirigeants occidentaux aient qualifié le conflit de « combat pour la démocratie » et aient lancé un appel au soutien mondial contre l’agression de la Russie, de nombreuses personnes interrogées dans d’autres parties du monde pensent que d’autres motivations sont en jeu. Moins d’un quart des personnes interrogées en Chine et en Turquie pensent que l’Occident soutient l’Ukraine pour défendre son territoire ou la démocratie. Et en Russie, seulement 15 % des personnes interrogées sont de cet avis.  
  • Les autres puissances mondiales considèrent toujours la Russie comme une présence « forte », ainsi qu’un « allié » et un « partenaire », malgré le fait que cette « opération spéciale » censée durer trois jours dure maintenant depuis un an. Environ trois quarts des personnes interrogées en Chine (76 %), en Inde (77 %) et en Turquie (73 %) estiment que la Russie est soit plus forte, soit aussi forte qu’avant le début de la guerre. Ils considèrent également, dans certains cas à une écrasante majorité (jusqu’à 79 %), que la Russie est soit un « allié » soit un « partenaire » de leur pays. 
  • Les Russes considèrent les États-Unis et leurs alliés européens comme des « adversaires » ou des « rivaux » dans la communauté mondiale. De nombreuses personnes en Chine sont également de cet avis. Près des deux tiers (64 %) des personnes interrogées en Russie considèrent les États-Unis comme un « adversaire ». La part de Russes considérant l’UE comme un adversaire est de 51 %, et de 46 % pour la Grande-Bretagne. En Chine, l’opinion dominante est que les États-Unis (43 %) et la Grande-Bretagne (40 %) sont des rivaux stratégiques. Concernant l’Europe, les Chinois sont plus divisés : 37 % la voient comme un partenaire nécessaire, et 34 % comme un rival. Seuls 9 % des Chinois considèrent l’UE comme un « adversaire », alors que c’est ainsi qu’un Chinois sur quatre (24 %) voit les États-Unis. 
  • Au niveau mondial, l’unité de l’Occident est reconnue. 72 % des personnes interrogées en Turquie, 60 % en Chine et 59 % en Russie voient peu de différence entre les politiques de l’UE et des États-Unis à l’égard de leur pays. L’opinion est partagée en Inde, où 44 % voient une certaine cohésion, tandis que 52 % constatent des différences entre les politiques européenne et américaine à l’égard de leur pays. 
  • Cependant, beaucoup prédisent que l’ordre libéral dirigé par les États-Unis perdra sa domination mondiale au cours de la prochaine décennie. En Chine, en Inde, en Turquie et en Russie, beaucoup s’attendent à ce que l’Occident ne soit plus qu’une puissance mondiale parmi d’autres. Des pourcentages à un chiffre en Russie (7 %) et en Chine (6 %) prédisent une domination mondiale des États-Unis dans dix ans. L’opinion dominante dans ces deux pays (33 % et 30 %, respectivement) est que la domination sera répartie de manière plus équitable entre plusieurs pays. 
  • En Europe et aux États-Unis, de nombreuses personnes (29 % en Grande-Bretagne, 28 % dans l’UE-9 et 26 % aux États-Unis) s’attendent à ce qu’un monde bipolaire se mette en place, avec deux blocs dirigés respectivement par les États-Unis et la Chine. Plus d’un quart des répondants français (28 %) sont d’accord, tandis que seulement 4 % s’attendent à un ordre mondial dirigé par les États-Unis. Ailleurs, moins d’une personne sur dix (4 % en Grande-Bretagne, 6 % dans l’UE-9 et 9 % aux États-Unis,) pense que les États-Unis seront dominants.  
  • Les puissances émergentes sont réceptives à l’idée de travailler à la fois avec l’Occident et le reste du monde. En Inde, la plus grande démocratie du monde, l’ECFR a constaté que les citoyens considèrent les États-Unis (87 %), l’UE (82 %), la Grande-Bretagne (79 %), la Turquie (59 %) et la Russie (79 %) comme des « alliés » ou des « partenaires », la Chine étant le seul pays qu’ils considèrent comme un « rival » ou un « adversaire » (75 %). Ce constat est similaire en Turquie, où les gens considèrent les États-Unis (51 %), la Chine (47 %), la Russie (55 %) et l’UE (53 %) comme des « partenaires » pour la plupart nécessaires, avec lesquels leur pays doit coopérer stratégiquement.  

Les co-auteurs du rapport, qui sont aussi experts en politique étrangère, Timothy Garton Ash, Ivan Krastev et Mark Leonard, suggèrent que les dirigeants occidentaux ont présenté l’invasion de l’Ukraine par la Russie comme une bataille entre la démocratie et l’autoritarisme, en utilisant la défense des valeurs démocratiques comme un cri de ralliement pour imposer des sanctions contre Moscou, mais que cet avis n’est pas partagé par les citoyens d’autres parties du monde. 

Ils prédisent une polarisation et une fragmentation du futur ordre international, sans retour à un ordre libéral dirigé par les États-Unis. Dans ce nouveau monde, ils affirment que l’Occident aurait intérêt à traiter l’Inde, la Turquie, le Brésil et d’autres puissances émergentes comme de « nouveaux sujets souverains de l’histoire mondiale ». Les auteurs affirment que, bien que ces pays ne partagent pas une idéologie commune entre eux et que leurs avis divergent dans de nombreux domaines, leurs peuples sont disposés à passer outre les clivages idéologiques et politiques, comme en témoigne leur approche au conflit ukrainien. Garton Ash, Krastev et Leonard concluent que l’Occident doit apprendre à vivre en tant que pôle d’un monde multipolaire.  

Commentant le rapport du sondage, le co-auteur et directeur de l’ECFR, Mark Leonard, a déclaré : 

« Le paradoxe de la guerre en Ukraine est que l’Occident est à la fois plus uni et moins influent dans le monde que jamais auparavant. » 

Ivan Krastev, co-auteur et président du Centre des Stratégies Libérales, a ajouté : 

« L’étude révèle que si la plupart des Européens et des Américains vivent encore dans le monde d’avant la guerre froide, structuré par la confrontation entre la démocratie et l’autoritarisme, beaucoup de peuples en dehors de l’Occident vivent dans un monde postcolonial plutôt focalisé sur l’idée de souveraineté nationale. » 

Timothy Garton Ash, co-auteur, professeur d’études européennes à l’Université d’Oxford et membre de l’Institution Hoover de l’Université de Stanford, a déclaré : 

« Notre projet de recherche “Europe in a Changing World” de l’Université d’Oxford a été ravi de collaborer avec l’ECFR sur ce sondage mené en Europe et dans ce que nous appelons les pays CITRUS (Chine, Inde, Turquie, Russie, États-Unis). Les résultats donnent à réfléchir. L’Occident transatlantique, centré sur l’Europe et les États-Unis, est plus uni, mais n’a absolument pas réussi à convaincre les grandes puissances du « reste du monde », comme la Chine, l’Inde et la Turquie de leur vision du monde. 

La leçon pour l’Europe et l’Occident est claire. Nous avons besoin de toute urgence d’une nouvelle vision qui puisse convaincre des pays tel que l’Inde, la plus grande démocratie du monde. » 

Cette nouvelle enquête et les commentaires qui l’accompagnent font partie d’un projet plus large de l’ECFR visant à comprendre les opinions des citoyens sur les questions mondiales. Parmi les publications antérieures basées sur des sondages, citons l’étude des attitudes des Européens à l’égard de l’Ukraine et de la Russie avant le conflit actuel ; la manière dont la crise de la COVID-19 a réorganisé les opinions et les identités politiques en Europe ; et les recherches basées sur des sondages concernant les opinions et les attentes des Européens envers les États-Unis et d’autres puissances internationales. 

L’enquête pré-invasion de l’ECFR auprès des Européens, datant de février 2022, est consultable ici

L’enquête de l’ECFR sur la réaction des Européens après le déclenchement de la guerre, à partir de juin 2022, est consultable ici.  

Vous pouvez trouver plus d’informations, ainsi que des détails sur les autres résultats de ce programme ici.  

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