Mario Draghi, le multilatéralisme et la nouvelle stratégie de l’Italie 

Italian Prime Minister Mario Draghi during a press conference after the G20 interministerial meeting on tourism in Rome, May 2021
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  • Sous le mandat du Premier ministre Mario Draghi, l’Italie se concentre sur la gestion de la pandémie tout en faisant la promotion des intérêts italiens et européens, en tant que présidente du G20 et co-présidente de la COP26. 
  • Le gouvernement Draghi réoriente les priorités de la politique étrangère italienne vers l’Union européenne (UE), la relation transatlantique, et plus largement le multilatéralisme.
  • L’Italie de Mario Draghi travaillera en priorité aux côtés d’autres Etats membres de l’UE – particulièrement pour la sécurité sanitaire, le climat, le développement économique et infrastructurel – mais pourrait également créer un pont entre des grandes puissances concurrentes.
  • Ce faisant, l’Italie a l’opportunité de se rapprocher du couple franco-allemand et d’aider à construire un système multilatéral dans lequel l’UE et les Etats-Unis seront des partenaires égaux.

Dans un nouveau rapport de l’ECFR – Mario Draghi, le multilatéralisme et la nouvelle stratégie de l’Italie– les auteurs Teresa Coratella et Arturo Varvelli soutiennent que le Sommet mondial sur la santé, le G20, et la COP26 peuvent aider l’Italie à adopter une politique étrangère davantage proactive qui mette en avant à la fois l’UE et le multilatéralisme. Cela pourrait permettre à l’Italie d’atteindre son potentiel en tant qu’acteur engagé et dynamique en Europe. 

Si la pandémie a déstabilisé la politique italienne, le changement de gouvernement qui en a résulté a toutefois créé une opportunité pour le pays de développer son rôle international. Sous la direction de Mario Draghi, l’Italie est concentrée sur la redéfinition des intérêts italiens dans le cadre européen, sur la promotion des intérêts européens et sur le renforcement de son engagement pour le multilatéralisme en tant que co-présidente de la COP26 (aux côtés du Royaume-Uni) et – pour la première fois – présidente du G20. La crédibilité du gouvernement Draghi repose toutefois sur sa capacité à promouvoir les valeurs européennes en ligne avec sa conception de l’intérêt national italien.

Comme le souligne Teresa Coratella, « le sommet mondial sur la santé du 21 mai pourrait aider l’Italie à renforcer le rôle de la sécurité sanitaire dans la coopération et la coordination multilatérale. Le pays peut utiliser sa présidence du G20, ainsi que son appartenance au G7, comme un porte-voix à travers lequel promouvoir une stratégie multilatérale pour la sécurité sanitaire. Comme pour la sécurité sanitaire, l’Italie doit en même temps mettre en place sa stratégie pour le climat au niveau national, européen et international, et utiliser ses rôles au sein du G20 et de la COP26 pour accroître son rôle pour les enjeux environnementaux, ce qui aiderait à promouvoir les intérêts et les stratégies du Green Deal européen. Tous ces efforts devraient aider l’Italie à poser les fondations d’une Europe capable de faire face aux défis systémiques du changement climatique. »

« Mario Draghi devrait prouver que la coopération internationale ne signifie pas sacrifier les intérêts nationaux mais les placer au sein d’un cadre plus grand d’intérêts collectifs – et que procéder ainsi a un impact positif tangible sur la vie des Italiens et sur l’économie. Par chance, son gouvernement semble être dans une bonne position pour restaurer le soutien des Italiens pour le multilatéralisme, particulièrement en Europe », ajoute Arturo Varvelli.

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