Comment l’Europe peut sauver la diplomatie en Libye
Tarek Megerisi souligne qu’il existe une réelle opportunité, bien que momentanée, de renverser le déclin dévastateur que connaît la Libye et de remettre sur les rails sa transition politique
Conclusions principales :
- Les Etats européens clés doivent faire de la Libye une priorité de politique étrangère commune et doivent dépasser leurs approches concurrentielles à ce pays.
- L’Europe doit raviver le volet politique onusien et l’utiliser pour renforcer une structure nationale unifiée, plutôt que de pérenniser la compétition entre administrations.
- Les Etats devraient se concentrer sur la protection des intérêts fondamentaux pour l’Europe : mettre fin au conflit de façon durable, créer un partenariat local fiable et préserver l’influence européenne.
- Afin que le processus onusien fonctionne, l’Europe devrait adopter une approche plus pratique afin de stopper et d’isoler ceux qui s’opposent au processus de paix à l’échelle locale et internationale. La trajectoire politique devrait se recentrer sur l’unification des objectifs et le soutien des réformes dans le secteur de la sécurité.
- Les Européens devraient également apporter le soutien technique et diplomatique nécessaire pour assurer la stabilisation et renforcer la gouvernance libyenne et les mécanismes de responsabilité, qui sont nécessaires pour s’assurer qu’un nouveau gouvernement pourra organiser des élections en décembre 2021.
Dans un nouveau rapport, “Comment l’Europe peut sauver la démocratie en Libye”, l’expert Tarek Megerisi souligne qu’il existe une réelle opportunité, bien que momentanée, de renverser le déclin dévastateur que connaît la Libye et de remettre sur les rails sa transition politique. Les Européens doivent prendre conscience de l’importance de cette opportunité et de la façon dont des succès politique en Libye pourraient renforcer la crédibilité géopolitique de l’Europe tout en repoussant les ingérences russes au cœur de la Méditerranée.
Il ajoute que si l’Europe désire mettre fin au cercle vicieux de la transition libyenne et répondre aux principaux défis du processus actuel, les Européens devront agir de façon plus stratégique et affirmée.
Tarek Megerisi, chercheur à l’ECFR, déclare :
“Pour accomplir leurs objectifs stratégiques en Libye, les Européens doivent arrêter de se reposer sur les autres pour accomplir les tâches les plus difficiles, qu’il s’agisse de mandataires libyens ou d’une mission de soutien onusienne sans ressources et assiégée. Cela signifie coordonner et considérablement augmenter leurs efforts pour mettre en œuvre la feuille de route des Nations unies et faire davantage pour la défendre contre les principales menaces – à savoir, les tentatives pour renforcer les divisions en Libye, l’inertie créée par une élite plus intéressée par l’enrichissement personnel que par le progrès politique, et les attaques déstabilisatrices de pays extérieurs.”
Le rapport propose trois mesures pour mettre en œuvre une stratégie inclusive pour la politique européenne en Libye et pour mettre fin à ce conflit aux répercussions vastes :
- lutter contre les éléments perturbateurs internationaux
- mettre l’accent sur l’unité nationale au sein du processus politique
- renforcer l’engagement de l’Europe et de ses alliées en Libye
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