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Palmarès des universités : la percée des Chinois

Les universités américaines et britanniques trustent les 20 premières places. La France compte 21 établissements parmi les 500 premiers mondiaux.

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Les universités américaines restent prédominantes avec 16 universités dans le top 20 et un trio de tête inchangé autour de Harvard, Stanford et Berkeley. Mais pour combien de temps ?

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 15 août 2014 à 06:00

A quand un Harvard chinois en tête du classement de Shanghai ? Dans l’édition 2014 du palmarèsdes 500 meilleures universités de recherche au monde, la Chine poursuit sa montée en puissance. Elle place 9 établissements parmi les 200 premiers (contre 77 pour les Etats-Unis, 20 pour la Grande-Bretagne, 13 pour l’Allemagne et 8 pour la France). Et monte à 44 établissements dans le top 500, derrière les Etats-Unis (146), mais devant l’Allemagne (39), la Grande-Bretagne (38) et la France (21). La hausse n’est pas spectaculaire par rapport à l’an dernier (7 établissements chinois dans le top 200 et 42 dans le top 500). Mais la tendance sur plusieurs années est impressionnante : en 2004, la Chine avait un seul établissement dans le top 200, et 16 en tout dans le top 500.

La Chine avance à la façon d’« un bulldozer », commente Ghislaine Filliatreau, directrice de l’Observatoire des sciences et des techniques (OST) et membre du conseil scientifique de l’Academic Ranking of World Universities (ARWU), l’organisation qui conçoit le classement de Shanghai. Et si la Chine est, selon elle, « clairement sur une pente ascendante », ses résultats dans le classement de Shanghai révèlent une puissance de feu redoutable. Selon les données compilées par l’OST, les dépenses de recherche et développement ont augmenté de 253 % entre 2001 et 2011. Sur la période, seules la Russie (+67 %) et la Corée du Sud (+49 %) ont accru leurs dépenses, tandis que les Etats-Unis (-19 %) et la France (-21 %) les ont diminuées. L’augmentation de la part des publications scientifiques dans le monde (+231 % entre 2002 et 2012) est un autre indicateur de la montée en puissance chinoise. Ce sont à la fois « le volume et la qualité du nombre de publications », qui augmentent, précise Ghislaine Filliatreau. « La Chine continue de développer vigoureusement sa production et est en passe de rejoindre les Etats-Unis aussi bien en volume de dépenses de recherche qu’en part de publications scientifiques », ajoute-t-elle.

La suprématie américaine menacée à terme

La suprématie américaine - avec 16 universités dans le top 20 et un trio de tête inchangé autour de Harvard, Stanford et Berkeley - est-elle menacée ? « A terme, oui », estime encore Ghislaine Filliatreau. Même si la Chine est aujourd’hui, selon elle, dans la partie « la plus facile » de son ascension, « elle a une politique résolue de montée en quantité et en gamme telle qu’il n’y a aucune raison de penser que cela ne se poursuive pas. »

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François Godement, directeur du programme Chine et Asie du Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), voit plusieurs raisons à cette ascension chinoise. « Le classement est d’abord axé sur des mesures quantitatives - le nombre de brevets, de publications, etc. Or, le système chinois favorise ce type de mesures, indique-t-il. Si on lui dit de courir avec tel et tel critère, il est prêt à le faire ». S’ajoute à cela une politique de l’enseignement supérieur « extrêmement favorable », avec une « réévaluation considérable des salaires, compétitifs et concurrentiels par rapport aux Etats-Unis ». Une politique qui fait que, « sur le plan matériel, les universitaires chinois sont considérablement mieux traités et considérés que ceux de certains pays européens ». Des campus chinois flambant neufs - malgré un système universitaire à plusieurs vitesses -, « un capital de bonne volonté » des universités du monde entier qui multiplient les accords, une « politique systématique » qui consiste à faire appel à des scientifiques étrangers - ne serait-ce que pour quelques mois - font le reste de la stratégie chinoise.

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