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Ankara refuse le partenariat proposé par Macron

Le ministre turc des Affaires européennes veut l'adhésion à l'Union européenne ou rien.

Par Yves Bourdillon

Publié le 19 janv. 2018 à 16:23

La Turquie a sèchement rejeté vendredi le partenariat privilégié que le président français, Emmanuel Macron, lui avait proposé il y a deux semaines à l'occasion de la visite à Paris de son homologue Recep Tayyip Erdogan. Omer Celik, le ministre turc des Affaires européennes, a souligné lors d'un entretien avec l'agence Reuters ne pas « prendre au sérieux » cette proposition de partenariat que, à vrai dire, les dirigeants européens proposent régulièrement à Ankara pour la consoler de l'absence de perspective à moyen terme d'adhésion à l'Union européenne. Ce lot de consolation a été proposé dès 2004 par Angela Merkel et soutenue en France notamment par Nicolas Sarkozy et Valéry Giscard d'Estaing.

L'adhésion sinon rien

Mais pour Ankara, qui sur le plan économique bénéficie déjà d'un accord d'union douanière avec l'Union européenne depuis 1995, seule compte une adhésion pleine et entière, tout lot de consolation serait une humiliation. C'est du moins la position officielle, car selon les sondages, les Turcs désirent de moins en moins sincèrement une adhésion qui impliquerait des abandons de souveraineté tous azimuts. Les pays européens reprochent en outre à Ankara les atteintes à l'Etat de droit et notamment la répression menée depuis le putsch raté de juillet 2016. Près de 50.000 personnes ont été emprisonnées, 150.000 autres limogées et des dizaines de médias et écoles fermées et d'entreprises expropriées. « Des deux côtés, on comprend que le processus d'adhésion est mort, qu'il n'avancera pas de sitôt », explique à l'AFP Asli Aydintasbas, experte au Conseil européen des relations internationales.

Menace récurrente sur l'accord sur les migrants

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Omer Celik a également accusé l'Union de ne pas respecter toutes les clauses de l 'accord conclu en mars 2016 avec la Turquie pour endiguer le flot de migrants et réfugiés passant par le territoire turc, en échange d'une aide financière de 3 milliards d'euros au titre de l'assistance à l'hébergement des Syriens, Irakiens et Afghans et de la promesse, non appliquée, de suspendre l'obligation de visas pour les Turcs. L'aide financière « ne fonctionne pas bien » (de source européenne, 1,7 milliard d'euros ont été versés fin décembre) et les discussions sur l'élargissement des accords douaniers entre Bruxelles et Ankara sont au point mort, s'est plaint le ministre turc. « Techniquement, la Turquie n'a aucune raison de maintenir cet accord », a prévenu Omer Celik. Une menace que brandit régulièrement Ankara, qui l'assortit parfois d'ultimatum, sans jamais passer à l'acte.

Yves Bourdillon

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