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L’absence du maréchal Haftar met à nu les incertitudes sur l’avenir de la Libye

Alors que l’homme fort de la Cyrénaïque est hospitalisé à Paris, sa succession à la tête de l’Armée nationale libyenne s’ébauche discrètement.

Publié le 18 avril 2018 à 16h45, modifié le 19 avril 2018 à 11h58 Temps de Lecture 7 min.

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Lors d’une manifestation de partisans de Khalifa Haftar, à Benghazi, en Libye, le 17 décembre 2017.

Le mystère persiste autour de l’hospitalisation à Paris du maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de la Libye de l’Est (Cyrénaïque) et protagoniste central des tentatives de règlement politique de la crise libyenne. Plus d’une semaine après la diffusion de l’information selon laquelle il serait traité dans un hôpital parisien pour un accident cérébral, le chef en titre de l’Armée nationale libyenne (ANL) ne s’est toujours pas adressé à ses compatriotes sous la forme d’un enregistrement audio ou vidéo.

Aucune photo de lui n’a en outre été rendue publique par ses services, alimentant les spéculations sur la gravité de son état de santé. La rumeur rapportant son décès a été indirectement démentie, vendredi 13 avril, par la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), basée à Tunis, qui a diffusé un tweet révélant que Ghassan Salamé, le chef de la mission, s’était entretenu le même jour avec le maréchal Haftar au téléphone.

Quoi qu’il en soit, l’épisode pose la question de la stabilité du pôle de pouvoir qu’incarne Haftar, 75 ans, dont la succession est d’ores et déjà en train de se jouer de manière feutrée. Idéologiquement proche de l’Egypte voisine et très soutenu par les Emirats arabes unis, cet adversaire résolu des Frères musulmans – assimilés à ses yeux à des « terroristes » – trône sur un camp politico-militaire aux assises plus fragiles qu’il n’y paraît.

Quatre hypothèques pèsent sur l’héritage de Haftar : la cohésion de l’ANL, la solidité de ses soutiens tribaux, l’ambiguïté de son lien avec le kadhafisme et le défi du salafisme, avec lequel il a pactisé.

  • Le spectre des tensions internes à l’armée

Le général Haftar a bâti un bloc militaire à partir d’un socle autoproclamé « Armée nationale libyenne » qui est toutefois considéré par ses adversaires comme un assemblage de milices. Après avoir « libéré » en juillet 2017 Benghazi de groupes islamistes, l’ANL contrôle l’essentiel de la Cyrénaïque – hormis Derna – et a étendu son influence dans le Fezzan (Libye méridionale). Mais elle ne dispose que d’une présence marginale en Tripolitaine (Ouest), où l’autonomisation croissante de Zintan, un de ses possibles points d’appui dans la zone, rend désormais difficile la conquête espérée de Tripoli.

Qui pourrait succéder à Haftar à la tête de l’ANL ? La réponse réside autant en Egypte et aux Emirats, les généreux parrains régionaux, qu’à Benghazi même. Un prétendant naturel, Abdulrazzak Al-Nazuri, le chef d’état-major, qui a échappé à un attentat mercredi à Benghazi, est handicapé par son implication dans des scandales, qui rend sa candidature sulfureuse. Au sein de la garde rapprochée de Haftar, les vocations ne manquent pas. « Haftar a préparé ses fils, Khaled et Sadam, à lui succéder, relève Tarek Megerisi, chercheur au European Council on Foreign Relations (ECFR). Mais ils ne sont guère respectés des soldats, en raison de leur manque d’expérience du combat et des soupçons de népotisme. »

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