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Les citoyens des Etats « frugaux » s’inquiètent d’un possible gaspillage du plan de relance européen

Un sondage montre que les Suédois, les Néerlandais, les Autrichiens, les Danois ainsi que les Finlandais ne s’opposent pas à ce que l’Europe dépense plus, contrairement aux idées reçues. Mais ils redoutent que l’argent soit mal utilisé par les pays bénéficiaires.

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Publié le 30 novembre 2020 à 11h05, modifié le 30 novembre 2020 à 11h46

Temps de Lecture 4 min.

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Dépenser ensemble, mais comment, et sous quelles conditions ? A l’heure où le plan de relance européen de 750 milliards d’euros se heurte encore à la ferme opposition de Varsovie et de Budapest, une nouvelle étude vient apporter un éclairage riche en enseignements sur les inquiétudes des citoyens européens. Publiée le 25 novembre par le Conseil européen pour les relations internationales (ECFR), un centre de recherche européen, elle s’intéresse en particulier aux « frugaux » (Autriche, Danemark, Pays-Bas, Suède), initialement réticents à l’égard de telles dépenses communes – on les a même qualifiés de « club des radins » – auxquels la Finlande est également associée.

Mais, selon l’ECFR, l’opinion de leurs habitants, plus subtile, ne se résume pas à de la pingrerie. Au contraire : le sondage révèle que huit personnes sur dix interrogées dans ces pays rejettent l’idée selon laquelle « l’Union européenne (UE) dépense trop d’argent ». Seuls 20 % adhèrent à cette proposition en Suède et en Autriche (contre 17 % en France), 22 % au Danemark, et 24 % en Finlande et au Pays-Bas.

Voilà qui tranche avec les arguments avancés par les gouvernements de ces pays au début des négociations. Dans une tribune publiée par le Financial Times du 16 février, leurs dirigeants, Sebastian Kurz (Autriche), Mark Rutte (Pays-Bas), Mette Frederiksen (Danemark) et Stefan Löfven (Suède) affirmaient ainsi ne pas vouloir dépenser plus de 1 % de leur revenu national brut pour l’Europe. Leurs réticences portaient en particulier sur l’endettement commun envisagé pour financer le plan, et la part élevée de subventions (390 sur 750 milliards d’euros).

« Affrontements répétés »

Or, ce n’est pas tant le « dépenser plus » qui préoccupe leurs citoyens, que le « dépenser mal » – et, en particulier, le risque de gaspillage des fonds et de corruption dans les pays bénéficiaires. Une inquiétude particulièrement vive en Autriche (48 %). « Ces résultats montrent que le label frugal ne reflète pas l’opinion du public, jugent les auteurs de l’étude. Bien que la formation de cette coalition ait pu tactiquement porter ses fruits durant les négociations sur le plan de relance, le positionnement futur de ces dirigeants au sein de l’UE devrait être éclairé par une compréhension plus fine de la position de leurs citoyens. »

L’étude ne précise pas sur quels Etats en particulier portent ces craintes de gaspillage et de corruption : le sud de la zone euro ? L’Europe de l’Est ? Faut-il en conclure que les clichés nationaux ont la vie dure entre les pays membres ? « En partie, oui, mais pas complètement : ces craintes mettent le doigt sur un véritable problème qui, si on ne le résout pas rapidement, se muera en bombe à retardement », s’inquiète un eurodéputé.

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