L'Allemagne est le premier partenaire commercial européen de la Chine. En 2012, les échanges entre les deux pays ont représenté 143,9 milliards d'euros selon l'office fédéral des statistiques allemand. Deux fois plus qu'en 2006. "Nous voulons atteindre un volume d'échanges de 280 milliards de dollars en 2015", promettait en avril 2012 le premier ministre Wen Jiabao, avant de quitter le pouvoir.
Si le commerce entre les deux pays croît d'environ 15 % par an, il est de moins en moins déséquilibré : le déficit commercial de l'Allemagne avec Pékin, après avoir atteint le record de 26,8 milliards d'euros en 2008, n'était plus que de 10,7 milliards en 2012.
Comme le relèvent dans une note Hans Kundnani et Jonas Parello-Plesner, du European Council on Foreign Relations, "la symbiose est presque parfaite entre les économies chinoise et allemande : la Chine a besoin de technologies et l'Allemagne des marchés". La Chine est le troisième partenaire économique de l'Allemagne (derrière la France et les Pays-Bas), son deuxième fournisseur et son cinquième client.
Ces six dernières années, Angela Merkel s'est rendue à six reprises en Chine, dont deux fois en 2012. Aucun pays hors de l'Union européenne n'a eu droit à autant de visites. De plus chaque voyage dure au moins cinq jours et la chancelière allemande se rend non seulement à Pékin mais aussi dans les provinces. Le président François Hollande, lui, restera moins de deux jours sur place.
UNE VISION À LONG TERME
Pour la Chine, l'Allemagne est devenue la porte d'entrée en Europe, tant sur le plan économique que diplomatique. D'ailleurs, pour la foire d'Hanovre d'avril 2012, quelque 460 entreprises chinoises avaient fait le déplacement. Jamais le "made in China" n'avait réalisé une telle opération de séduction à l'étranger.
Sur les 77 milliards d'euros d'exportations allemandes vers la Chine en 2012, l'automobile (véhicules et pièces détachées) se taille la part du lion (environ 30 %), devant les machines et biens d'équipement (25 %).
Les industriels d'outre-Rhin se félicitent d'avoir su s'implanter en République populaire avec une vision de long terme et en rangs serrés. Elles "ont travaillé le marché pendant plusieurs décennies avec l'aide de la Chambre de commerce de manière bien plus cohérente que les Français", note Joerg Wuttke, ancien président de la Chambre de commerce européenne en Chine et conseiller de l'Organisation de coopération et de développement économiques, qui invoque aussi le soutien appuyé des banques allemandes aux PME dans leur aventure chinoise.
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