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Coronavirus : comment Angela Merkel tente de tirer la leçon de la crise de l’euro

Tandis que l’Allemagne résiste mieux que ses voisins à la pandémie, la chancelière veut faire preuve de solidarité sans braquer son opinion.

Par  (Berlin, correspondant)

Publié le 11 avril 2020 à 11h51, modifié le 12 avril 2020 à 06h21

Temps de Lecture 4 min.

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La chancelière allemande Angela Merkel, le 9 avril à Berlin.

Cinq tweets, chacun dans une langue différente, pour un seul et même message : « L’accord des ministres des finances de l’Eurogroupe constitue un élément important d’une riposte européenne commune et solidaire à la pandémie de Covid-19. Il est désormais possible à tous les Etats membres d’engager la lutte contre le chômage. Les programmes doivent être mis en œuvre au plus vite. Nous ne pouvons surmonter cette crise qu’ensemble. » Diffusé en allemand, en anglais, en italien, en français et en espagnol via le compte Twitter de son porte-parole, vendredi 10 avril, l’engagement d’Angela Merkel est clair : pour surmonter la crise du coronavirus, la réponse ne peut être qu’européenne, et l’Allemagne l’a parfaitement compris.

Que la chancelière allemande fasse aujourd’hui une telle mise au point n’a rien de fortuit. Plusieurs décisions prises par son gouvernement au début de l’épidémie ont en effet semé le trouble sur l’engagement européen de l’Allemagne. La première fut le décret du 4 mars interdisant les exportations de matériels médicaux de protection au moment où l’Italie en avait un besoin criant. La deuxième fut l’annonce, le 15 mars, de la fermeture des frontières avec la France, le Luxembourg, la Suisse, l’Autriche et le Danemark. La troisième fut le rejet, exprimé par Mme Merkel, lors du sommet européen du 26 mars, des coronabonds, cette mutualisation des dettes réclamée notamment par la France et l’Italie.

Mauvais souvenirs

Pour l’image de l’Allemagne en Europe, ces décisions ont été d’autant plus désastreuses qu’elles ont réveillé de mauvais souvenirs encore frais dans les mémoires. « Beaucoup ont eu l’impression de revivre ce qui s’était passé au moment de la crise de la zone euro ou de la crise des réfugiés : une Allemagne égoïste, insensible aux problèmes des autres pays européens et avant tout préoccupée de ses seuls intérêts », observe Jana Puglierin, responsable du bureau berlinois du cercle de réflexion paneuropéen ECFR (European Council on Foreign Relations).

Depuis, Berlin s’évertue à corriger le tir. Après avoir été rappelée à l’ordre par la Commission européenne, l’Allemagne s’est remise à exporter du matériel médical à ses voisins. Parallèlement, elle a proposé à plusieurs pays d’Europe d’accueillir dans ses hôpitaux des patients en état grave, allant jusqu’à assurer leur transfert dans des hélicoptères et des avions militaires. Cette assistance humanitaire fait l’objet d’une communication intense sur les réseaux sociaux, où le ministère des affaires étrangères tient régulièrement le décompte des patients étrangers soignés en Allemagne : un peu plus de 220 au total depuis le 21 mars, dont environ 130 venant de France, 50 d’Italie et 50 des Pays-Bas.

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