Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Corée du Nord : « Ni résolution diplomatique ni conflit militaire »

François Godement, professeur à Sciences Po Paris, juge que l’hypothèse d’une attaque non provoquée de la part de Pyongyang « relève de la fantaisie ».

Propos recueillis par 

Publié le 15 août 2017 à 13h40, modifié le 16 août 2017 à 06h43

Temps de Lecture 5 min.

Article réservé aux abonnés

L’historien François Godement est spécialiste de la Chine et des relations internationales en Asie. Directeur du programme Asie et Chine à l’European Council on Foreign Relations, il a fondé, en 2005, Asia Centre, un institut de recherche indépendant, dont il a assuré la présidence jusqu’en 2009. Il a publié notamment Que veut la Chine ? (éd. Odile Jacob, 2012).

Quel regard portez-vous sur la crise nord-coréenne ?

La crise que nous vivons actuellement entre la Corée du Nord et les Etats-Unis était attendue depuis une dizaine d’années. Si les progrès balistiques nord-coréens ont été plus rapides que prévu, le pays n’a jamais fondamentalement cédé face à quelque sanction internationale que ce soit. A court terme, il n’y a pas de résolution diplomatique possible, car celle-ci n’arrêtera pas le régime de Kim Jong-un. Quand la Corée du Nord dit qu’elle va procéder à des essais nucléaires ou balistiques, elle le fait.

Toutefois, cela ne veut pas dire que nous nous dirigeons vers un conflit militaire. L’actuelle situation de crise n’est pas nouvelle. Elle nous ramène à l’administration Bush, qui, comme Donald Trump, traçait des « lignes rouges » à ne pas franchir, puis les déplaçait quand la Corée du Nord les franchissait. Quant à l’administration Obama, elle a cru agir par le biais des sanctions.

Quelle est aujourd’hui la stratégie chinoise ?

La Chine a toujours été réactive et opportuniste, car son objectif premier reste le maintien du statu quo, ou à peu près. Devant les avancées nord-coréennes, la Chine cherche à minimiser l’effet domino dans la région, d’où sa virulence à dénoncer l’installation de défense antimissile en Corée du Sud, et même les sanctions informelles prises contre Pyongyang. La Chine essaie aussi de positiver la crise : ce fut longtemps un moyen de valoriser son rôle potentiel auprès des Etats-Unis.

Mais la limite de ce rôle, c’est que la Chine ne veut pas d’un bouleversement dans la péninsule, et en particulier ne veut pas d’une chute du régime nord-coréen, aussi inamical soit-il à son endroit. Et c’est également le cas des Etats-Unis, qui, malgré leur rhétorique, ne souhaitent pas le renversement du régime, porteur de risques humains et économiques énormes. Le président Trump avait, après son élection, déclaré vouloir rencontrer le dictateur nord-coréen, ce que Bill Clinton lui-même n’avait pas fait en phase de détente relative.

Enfin, la Chine a moins de pouvoir que l’on ne pense sur la Corée du Nord, sauf à imposer un blocus complet, en particulier sur le pétrole. Kim Jong-un a étonnamment réussi à purger l’influence interne de la Chine, comme son grand-père Kim Il-sung l’avait fait en son temps.

Il vous reste 61.83% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.