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Face à Joe Biden, l’Arabie saoudite se hâte de redorer son image

Le prince héritier, Mohammed Ben Salman, multiplie les gestes en direction de la nouvelle administration américaine.

Par  (Beyrouth, correspondant)

Publié le 12 février 2021 à 11h39, modifié le 13 février 2021 à 05h41

Temps de Lecture 6 min.

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Le prince Mohammed Ben Salman, à Riyad, le 24 janvier.

Des revirements en cascade, en catimini, et un peu en catastrophe. Depuis le début de l’année, l’Arabie saoudite multiplie les gestes en direction de la nouvelle administration américaine, dans l’espoir de contenir le froid naissant avec son plus important allié. La libération, mercredi 10 février, de la féministe Loujain Al-Hathloul, est la dernière décision en date dans une série de concessions et de réformes introduites à la hâte, comme la levée du blocus du Qatar et le moratoire sur les exécutions de mineurs.

Ces mesures sont destinées à redorer l’image du prince héritier Mohammed Ben Salman, alias « MBS », l’homme fort de la couronne, vis-à-vis du nouvel occupant de la Maison Blanche, Joe Biden, plus attentif que son prédécesseur Donald Trump à la question des droits de l’homme. Ce souci s’est matérialisé surtout sur le dossier de la guerre au Yémen, conflit dans lequel l’Arabie saoudite est enlisée depuis six ans, et que Joe Biden a qualifié de « catastrophe humanitaire et stratégique ».

Le président démocrate a annoncé l’arrêt du soutien logistique américain aux opérations saoudiennes dans ce pays et la suspension temporaire des contrats de vente d’armes au royaume. Joe Biden a aussi révoqué une mesure de dernière minute de Donald Trump : la désignation des houthistes, la milice yéménite pro-iranienne combattue par Riyad, comme entité terroriste. Ces coups de règle sur les doigts, qui ont crispé le pouvoir saoudien, le contraignent à opérer un repositionnement politico-diplomatique précipité.

« Un Obama 3 »

Les manœuvres ont commencé début janvier, avec la levée de l’embargo commercial et diplomatique infligé depuis 2017, par l’Arabie et ses alliés émiratis et bahreïnis, à la cité-Etat du Qatar. Ces sanctions, destinées à obliger la petite péninsule gazière à rompre avec l’Iran, et à cesser de soutenir des formations islamistes dans la région, ont été annulées du jour au lendemain, sans que Doha ait cédé sur sa liberté d’action diplomatique. Ni Riyad, ni Abou Dhabi, ni Manama n’ont rouvert, à ce jour, leur ambassade dans la principauté, signe que la tension reste forte. Mais les avions de la Qatar Airways volent de nouveau librement et le Conseil de coopération du Golfe a retrouvé une unité de façade.

En janvier et février, l’Arabie saoudite a remis en liberté trois détenus américano-saoudiens, dont les cas étaient suivis de près par le département d’Etat. Ces binationaux avaient été victimes des vagues d’arrestations lancées par « MBS » à l’encontre de toute personne manifestant un désaccord avec la ligne officielle. Autre avancée : en début de semaine, les peines de mort prononcées contre trois membres de la minorité chiite, ayant participé à des manifestations antigouvernementales en 2012, ont été commuées en peine de dix ans de prison.

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