La Chine à la présidence tournante du Conseil de sécurité : les Européens doivent-ils être neutres face Pékin?
Le représentant du Chinois Xi Jinping à l'ONU prend dimanche la présidence tournante mensuelle du Conseil de sécurité. Dans un contexte de multiples tensions, les Européens vont devoir se positionner.
Le représentant de Xi Jinping à l'ONU prend dès dimanche la présidence tournante mensuelle du Conseil de sécurité. Un rituel qui n'a rien d'exceptionnel puisque chaque membre de l'instance dirige ses travaux tous les quinze mois. Mais dans le contexte actuel de grande tension entre les Occidentaux et Pékin, l'exercice permet à la Chine d'imprimer sa marque. Tout au long du mois de mai, elle organisera des débats sur le multilatéralisme, dont elle se revendique la championne à condition que nul ne vienne s'ingérer dans ses affaires au nom des droits humains universels.
Mais aussi sur la sécurité des Casques bleus, dont elle est aujourd'hui le premier pays fournisseur parmi les cinq membres permanents du Conseil, ou sur le bilan de la gestion de la pandémie de Covid-19 en Afrique, où sa diplomatie vaccinale a déjà approvisionné 35 des 54 pays du continent.
Une majorité des citoyens européens préfèrent rester neutres en cas de confrontation Washington-Pékin
Au Conseil de sécurité, il a fallu batailler ferme pour obtenir trois déclarations de condamnation de la répression des manifestations en Birmanie par la junte. Mais il ne s'agit pas de résolutions et encore moins de sanctions à l'encontre de cet allié de la Chine en Asie. "Il faut résister à la tentation de se faire plaisir, confie un diplomate familier du Conseil, ce lieu est le seul au monde où l'on peut dîner avec le diable avec l'espoir de le faire changer un peu."
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À l'heure où les États-Unis de Joe Biden estiment devoir "coopérer avec la Chine lorsque c'est possible" mais la "confronter lorsque c'est nécessaire", les Occidentaux ont bien compris que "l'agenda chinois se situe dans une logique d'hégémonie et de prise de pouvoir", selon cette source.
"Si l'UE continue de rester indécise sur le plan stratégique, cela ne pourra qu'avantager la Chine
"
Dans une enquête récente menée par l'European Council of Foreign Relations (ECFR) auprès de 15.000 citoyens de dix pays de l'UE, 60% d'entre eux estiment que leur propre pays ne devrait pas avoir à soutenir les États-Unis en cas de confrontation avec la Chine. Ce choix de neutralité entre les deux plus grandes puissances mondiales ne correspond pas à la capacité de l'UE de doter son éventuelle autonomie stratégique de la force nécessaire pour la défendre.
Selon Janka Oertel, la spécialiste de l'Asie à l'ECFR, "si l'UE continue de rester indécise sur le plan stratégique, cela ne pourra qu'avantager la Chine et créer de nouveaux risques de dépendance vis-à-vis d'elle, ce qui correspond exactement à ce que veulent les autorités chinoises".
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