Détente avec l’Iran

L’Europe doit agir afin de sécuriser un accord sur le nucléaire iranien

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L’Europe doit agir afin de sécuriser un accord sur le nucléaire iranien.

L’Europe devrait essayer plus activement d’optimiser les chances de parvenir à un accord final sur le nucléaire avec l’Iran et de le mettre en œuvre. Alors que le groupe des 5+1 et l’Iran se sont embarqués dans une phase intense de négociations afin de rédiger un protocole d’accord nucléaire avant la date limite du 20 juillet, Ellie Geranmayeh souligne que l’Europe pourrait en faire plus pour préserver la piste diplomatique. Elle met en avant qu’un accord sur le nucléaire défend les intérêts de l’Europe pour la non-prolifération, empêche une escalade militaire et pourrait créer des possibilités de régler les enjeux sécuritaires régionaux avec l’Iran.

Geranmayeh met en avant quatre scenarios qui pourraient déterminer l’avenir des négociations sur le nucléaire et établit des recommandations sur la réaction à adopter par l’Europe dans les cas suivants :

  •  Si un accord est atteint avant la date limite du 20 juillet établie par l’accord provisoire
  •  Si l’accord provisoire est prolongé de six mois supplémentaires
  • Si le congrès américain bloque la mise en application d’un accord final
  • Si les négociations échouent.

Geranmayeh explique que si on parvient à un accord, l’Union européenne pourra jouer un rôle clé dans sa mise en œuvre. Dans le cas plus probable où l’accord provisoire serait prolongé, les Européens pourraient avoir à offrir une aide économique à Téhéran en échange des restrictions qu’ils continueraient à appliquer au programme nucléaire iranien. De même, Geranmayeh recommande à l’Europe d’élaborer un plan pour limiter les dégâts en cas de blocage par les conservateurs du Majlis ou du Congrès. Dans le cas où la législature américaine empêcherait la Maison Blanche de mettre en œuvre l’accord final, l’Europe ne devrait pas suivre aveuglément un Congrès obstructionniste. Elle risquerait ainsi de compromettre ses propres intérêts. Au contraire, si Téhéran démontre son engagement dans la voie diplomatique, l’Europe devra essayer de sauver les négociations en adoucissant les sanctions unilatérales, plus que ne l’auraient fait les Etats-Unis. Dans ce cas, elle devra protéger les entreprises européennes des conséquences secondaires des sanctions américaines. 

Le groupe des 5+1 et l’Iran se sont embarqués dans une phase difficile de négociations pour tenter de rédiger un accord sur le nucléaire avant la date limite, le mois prochain.

Dans une autre publication de l’ECFR, Aniseh Bassiri Tabrizi met en évidence les difficultés de l’Europe à appliquer les concessions limitées accordées à l’Iran en vertu de l’accord provisoire sur le nucléaire.

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