Comment partager le fardeau au sein de l’UE de la crise des réfugiés?

L’Union européenne (UE) devrait formaliser ses attentes pour les Etats membres sur le partage du fardeau concernant la crise des réfugiés

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L’Union européenne (UE) devrait formaliser ses attentes pour les Etats membres sur le partage du fardeau concernant la crise des réfugiés, dans une logique de coopération intergouvernementale volontaire, selon deux nouveaux rapports de l’ECFR.

« Comment les gouvernements des Etats membres de l’UE peuvent gérer la crise des réfugiés » de Susi Dennison et Josef Janning, examine les limites de la réponse collective de l’Europe à la crise des réfugiés et constate que des divisions politiques entre les Etats membres ont fourni une couverture aux gouvernements pour s’exonérer des efforts à mettre en œuvre pour gérer les flux de réfugiés.

Ce rapport recommande que l'UE s’éloigne d'une approche solidaire fondée uniquement sur le nombre de réinstallation, à une approche qui prend en compte d'autres contributions que les Etats peuvent apporter : un soutien financier et des ressources humaines pour l’arrivée, l'hébergement et l'intégration dans le cadre d'un groupe de travail intergouvernemental, avec un rôle premier dans la stabilisation de la situation en Grèce, ou encore la gestion des frontières extérieures.

Un tel accord permettra à tous les États de contribuer significativement en accord avec leurs moyens et les réalités de leur politique intérieure. Il permettrait également de favoriser une meilleure intégration d'une dimension de politique étrangère en permettant aux États membres de l'UE d’inclure des mesures de politique étrangère, tel que le soutien humanitaire aux Etats voisins sous pression, une politique d’aide à long terme dans des camps de réfugiés dans d'autres régions et la réinstallation des réfugiés.

Dans le second rapport, « En payer le prix : le coût de la crise des réfugiés en Europe », de Sebastian Dullien, il examine les aspects économiques de la crise des réfugiés et appelle à une Union Européenne des Réfugiés en vue de coordonner la réponse de l'UE, y compris sur le partage du fardeau tel que proposé par Dennison et Janning ci-dessus.

Dullien appelle à la distinction entre les coûts financiers engendrés directement par la crise des réfugiés et les coûts liés à la réception et l'accueil des réfugiés, précisant que certains Etats membres seraient en mesure de contribuer fiscalement, mais sont réticents à accueillir des réfugiés, et vice versa. Il note également que, si les coûts de l'accueil des réfugiés devraient être partagés plus équitablement au sein de l'Union européenne, les avantages économiques et infrastructurels locaux qui consistent à fournir des installations pour les réfugiés pourraient se révéler être une bénédiction pour les économies en difficulté de certains pays d'Europe du Sud.

Une telle union pour les réfugiés permettrait de centraliser le traitement de l'asile, donnant ainsi plus de fléxibilité dans la répartition des réfugiés en tenant compte des circonstances politiques et économiques. Une plus grande coordination serait également bénéfique à la dimension de politique étrangère de la crise des réfugiés: pour exercer une plus grande influence au sein de la diplomatie internationale, soutenir la mise à disposition d'hébergements pour les réfugiés dans la région, et permettre une approche coopérative de la gestion des frontières extérieures.

Note aux rédactions :

Vous pouvez télécharger le PDF de «Comment partager le fardeau et en payer le prix » ici.

Susi Dennison, Josef Janning et Sebastian Dullien sont disponibles pour des interviews et commentaires. Merci de contacter Richard Speight au bureau de presse de l’ECFR au +44 (0) 207 227 6867 / + 44 (0) 7794 307840 / [email protected]

 

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