Trois crises et une opportunité : L’Europe doit miser sur le multilatéralisme

Le système mondial est actuellement confronté à trois crises connexes qui menacent l’engagement traditionnel de l’Union européenne en faveur du multilatéralisme

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  • L'Union européenne (UE) devrait constituer des coalitions pour défendre l'action multilatérale dans des domaines tels que le commerce, la sécurité, les migrations, les droits de humains et le contrôle des nouvelles technologies.
  • Pour réussir, l'UE devra adopter une approche pragmatique pour forger ces coalitions multilatérales, opérant au cas par cas et travaillant parfois avec des partenaires inhabituels.
  • Les États-Unis, la Chine et la Russie pourraient tous vouloir empêcher l'Europe d’arriver à ses fins. Mais l'UE devra également défier les États membres dirigés par des gouvernements populistes si elle souhaite reconstruire le multilatéralisme pour le XXIe siècle.

Le système mondial est actuellement confronté à trois crises connexes qui menacent l'engagement traditionnel de l'Union européenne (UE) en faveur du multilatéralisme. En outre, l'émergence de forces anti-internationalistes fortes en Europe – avec des gouvernements tel que celui de la Hongrie qui sont prêts à faire entendre leur voix dans les débats multilatéraux – pourrait bien empêcher l'UE de jouer un rôle de puissance d’équilibre dans un ordre mondial déstabilisé. 

Le rapport de l’ECFR – Trois crises et une opportunité : L'Europe doit miser sur le multilatéralisme – d’Anthony Dworkin et Richard Gowan, soutient que malgré les crises existantes qui sont étroitement reliées, l'UE possède un ensemble de forces spécifiques nécessaires pour sauver le système. Comme le soulignent les auteurs, les trois crises sont :

  1. La crise de la puissance ;
  2. La crise de la pertinence ;
  3. La crise de légitimité.

Face à ces trois crises convergentes du multilatéralisme, il semble difficile de croire que l'UE puisse sauver le système international. Pourtant, malgré toutes ses faiblesses, l'UE peut encore sortir indemne, voire même renforcée, de cette crise du multilatéralisme qui s'annonce. Il y a trois raisons à cela :

  1. L'Europe, ce n'est ni les États-Unis ni la Chine et elle pourrait bien devenir la troisième voie que les affaires du monde nécessitent ;
  2. Les compétences diplomatiques de l'Europe peuvent lui permettre de se maintenir sur la scène internationale ;
  3. L'Europe innove déjà.

Compte tenu de tout cela, il est important de commencer quelque part. Et il y a quatre domaines où l'action européenne est soit urgente, soit prometteuse, soit les deux : 

  1. Le commerce international ;
  2. La sécurité, la migration et la protection des hommes à la périphérie sud de l'Europe ;
  3. Les droits humains ;
  4. La maîtrise des nouvelles technologies.

Les domaines d'intervention mentionnés dans ce rapport offrent à l'UE des possibilités immédiates de renforcer ses réseaux multilatéraux alors même que le système international se fragmente. De nombreux pays dans le monde attendent que l'UE leur propose un partenariat pour surmonter la crise actuelle du multilatéralisme. Les dirigeants européens doivent avoir le courage politique de cet engagement à un moment où certaines puissances les incitent à se désintéresser du reste du monde.

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Presse

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A propos des auteurs :

Anthony Dworkin est chercheur auprès du programme Afrique du Nord, Moyen Orient de l’ECFR. Il y est en charge des recherches dans les domaines des droits de l'homme, de la démocratie et de la justice. Il a aussi travaillé sur les cadres européens et américains de lutte contre le terrorisme, le soutien de l'Union européenne à la transition en Afrique du Nord et l'évolution de l'ordre international. Anthony est également chargé de cours à l'Ecole des Affaires Internationales de Sciences Po (PSIA) à Paris. 

Richard Gowan est chercheur associé de l’ECFR. Il est actuellement directeur ONU à l'International Crisis Group (ICG) et a été directeur de recherche au Center on International Cooperation de l'Université de New York. Il a enseigné à la School of International and Public Affairs de l'Université Columbia et à Stanford à New York, et a écrit une chronique hebdomadaire sur le multilatéralisme (« Diplomatic Fallout ») pour le World Politics Review de 2013 à 2019. Il a agi à titre de consultant auprès de l'ONU en matière de maintien de la paix, d'affaires politiques et de migration.

A propos de l'ECFR :

L’ECFR est le premier centre de recherche et d’influence (think-tank) paneuropéen l'objectif est de promouvoir à travers l’Europe le développement d’une politique étrangère européenne intégrée, cohérente et efficace. Avec un réseau de bureaux dans sept capitales européennes, plus de 60 personnes originaires de plus de 25 pays différents et une équipe de chercheurs associés dans les 28 États membres de l'UE, l’ECFR est idéalement placé pour fournir des perspectives paneuropéennes sur les principaux défis et choix stratégiques auxquels les Européens sont aujourd'hui confrontés. L’ECFR est un organisme indépendant et financé par diverses sources. Pour plus de détails, veuillez visiter le site : www.ecfr.eu.

L’ECFR ne prend pas de positions collectives. Ce rapport, comme toutes les publications de l’ECFR, ne représente que le point de vue de ses auteurs. 

L'ECFR ne prend pas de position collective. Les publications de l'ECFR ne représentent que les opinions de leurs auteurs.