Les divisions politiques au Yémen du sud

L’UE devrait continuer à soutenir la construction et le développement des institutions étatiques au Yémen

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En novembre dernier, le gouvernement du Yémen, reconnu par la communauté internationale, et le Conseil de transition du Sud, un groupe séparatiste, ont signé l’accord de Riyad. Cet accord a pour objectif de mettre fin au conflit armé qui avait débuté trois mois auparavant lorsque le Conseil a chassé le gouvernement de sa capitale temporaire, Aden.

Face à cette violence, la communauté internationale a été obligée de se concentrer sur la question du Yémen du sud, après l’avoir mis au second plan suite à la prise de Sanaa et des provinces du sud par les Houthis en 2014.

Les acteurs internationaux impliqués dans la guerre au Yémen ont accordé une attention limitée au mouvement séparatiste du sud, en partie dans l’espoir que le pays reste unifié. Mais leur approche est insoutenable : cette guerre met le pays en danger de désintégration.

Le nouveau rapport de Helen Lackner et Raiman al-Hamdani se penche sur les origines, le déroulement et les perspectives de changement politique au Yémen du sud.

Les principales conclusions de la publication sont les suivantes :

  • Depuis les années 2010, une panoplie de mouvements séparatistes ont porté les principales demandes politiques au sud du Yémen
  • Les principales motivations de ces groupes sont d’origine historique et géographique, et ils sont soutenus par des puissances étrangères et divisés par leurs demandes d’indépendance ou d’autonomie.
  • L’affrontement en 2019 entre le Conseil et le gouvernement reconnu par la communauté internationale représente la menace la plus grave pour la coalition anti-houthiste depuis le début du conflit au Yémen.
  • La mise en oeuvre de l’accord de Riyad est très en retard et il n’est pas certain que l’Arabie saoudite puisse le faire appliquer sans le soutien total des Emirats arabes unis.

Ce rapport propose plusieurs suggestions sur comment l’Union européenne (UE) pourrait agir dans ce contexte :

  • L’UE devrait continuer à soutenir la construction et le développement des institutions étatiques au Yémen, renforcer son travail de médiation entre les parties yéménites et développer des structures institutionnelles et démocratiques sur lesquelles les yéménites du sud pourraient décider de leur futur.
  • Les décideurs politiques de l’UE doivent adresser les multiples et complexes problèmes auxquelles le Yémen du sud fait face pour qu’une solution soutenable au conflit puisse être trouvée. Ce rapport présente plusieurs recommandations pour atteindre cet objectif.
  • Au lieu de réunir les factions et partis politiques déjà existants, toute discussion future devrait se concentrer sur les problèmes de développement économique et social, en identifiant des programmes pour résoudre les problèmes auxquels la population doit faire face au quotidien. Dans ce cas, l’UE pourrait financer une série de réunions et d’initiatives de recherche dans les divers secteurs concernés.

L’UE ne pourra réussir à créer des espaces de médiation neutres et constructifs et à favoriser le développement de tout le Yémen, qu’à travers le traitement des défis, divers et complexes, qui émergent au sud du Yémen.

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