La jeunesse allemande : un manque de vision pour l’Europe

Cette nouvelle étude révèle une jeune génération allemande conservatrice et attachée au statu quo

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Dans son discours prononcé le 17 avril à Strasbourg, le président français Emmanuel Macron a évoqué son initiative intitulée « consultations citoyennes » pour débattre de l'avenir de l'Europe. Toutefois, il est peu probable que la jeunesse allemande soit à l'origine de propositions de changement. Un nouveau rapport du Conseil européen pour les relations internationales (ECFR) indique que la génération Y (née après 1980) n’a pas l’ambition de réformer l'Union européenne (UE).

Les sondages et les interviews menés pour cet article, « La jeunesse allemande : un manque de vision pour l’Europe » , révèlent une jeune génération allemande conservatrice et attachée au statu quo, écrit l'auteur Ulrike Franke. Les Allemands de 18 à 29 ans ont une vision typiquement allemande de l'Europe et de la politique étrangère – caractérisée par une approche prudente sur les questions militaires et une préférence pour les prises de décisions impliquant l'UE dans son ensemble plutôt qu’un groupe restreint de pays. 

À quoi ressemblerait la politique étrangère de l'Allemagne si elle était définie par les jeunes ?

Les Allemands entre 18 et 29 ans soutiennent l’idée que l’Allemagne joue un rôle de leader au sein de l'UE : 48% d'entre eux considèrent que le pays a atteint un bon équilibre dans ce contexte et 39% attendent plus d'assertivité de la part de Berlin. 

Les jeunes Allemands sont relativement en faveur de l'engagement de leur pays dans les crises internationales – en effet, la génération Y est la seule à soutenir majoritairement un engagement accru dans sa politique étrangère. Cependant, cette mobilisation ne comprend pas les questions militaires.

En Allemagne, une des différences les plus frappantes entre les jeunes et les autres générations est l’importance accordée à l'axe franco-allemand. Si 53% de la population considère la France comme le principal pays partenaire, seulement 31% des jeunes de la tranche d'âge de 18 à 29 ans partagent cette opinion. 

« Il est peu probable que les jeunes Allemands élaborent une nouvelle politique européenne visionnaire. Leur priorité est de conserver les acquis, plutôt que de créer quelque chose de nouveau. Avec les élections européennes de 2019 qui arrivent à grands pas, il est temps de relancer le débat autour de la vision allemande de l'Europe » soutient Franke.

L'ECFR ne prend pas de position collective. Les publications de l'ECFR ne représentent que les opinions de leurs auteurs.