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Nations unies

ONU: quand «l'Amérique d'abord» de Trump rencontre le temple du multilatéralisme

Il sera l’une des vedettes de l’Assemblée générale de l’ONU. Donald Trump, farouchement critique envers l’organisation mondiale, doit présenter ce lundi 18 septembre 2017 à New York un projet de réforme des Nations unies avant de prendre mardi la parole devant les chefs d’Etat et de gouvernement. Comment le président américain voit-il le rôle des Etats-Unis au sein de l’ONU ?

Le président des Etats-Unis, Donald Trump, le 15 septembre 2017 à l'aéroport de Morristown. Un week-end de golf avant l'Assemblée générale des Nations unies à New York.
Le président des Etats-Unis, Donald Trump, le 15 septembre 2017 à l'aéroport de Morristown. Un week-end de golf avant l'Assemblée générale des Nations unies à New York. REUTERS/Yuri Gripas
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De notre envoyé spécial à New York,

Donald Trump va faire ses premiers pas à l’ONU. Une entrée en fanfare, car il propose d’emblée une réforme de l’organisation internationale. Il avait déjà évoqué ce point lors d’une réception des ambassadeurs des pays membres du Conseil de sécurité à la Maison Blanche, en avril dernier :

« Les Etats-Unis sont juste l'un des 193 pays membres des Nations unies et contribuent à 22 % de leur budget général, et à presque 30 % du budget des opérations de maintien de la paix. Ce qui n’est pas juste. Les Etats membres doivent faire un effort commun pour supprimer l’inefficacité des Nations unies et son administration boursoufflée. Et ils doivent faire en sorte qu’aucun pays ne supporte un fardeau disproportionné, qu’il soit militaire ou financier. »

Les Etats-Unis veulent une réforme d'efficacité budgétaire

Derrière cette demande se cache une approche purement comptable. Et qui ne date pas de Donald Trump, comme l’explique l’ancien diplomate Manuel Lafont Rapnouil, aujourd’hui directeur du bureau parisien du European Council on Foreign Relations :

« La direction que les Etats-Unis adoptent traditionnellement, Trump ou pas Trump, c'est une réforme d'efficacité budgétaire et la lutte contre la bureaucratie, la diminution des dépenses inutiles, la rationalisation du fonctionnement... Donc, c'est une réforme déterminée beaucoup par des objectifs budgétaires et des objectifs comptables. »

« On l'a vu quand Nikki Haley, l'ambassadrice américaine, a ouvert la discussion sur le budget du maintien de la paix, ajoute Manuel Lafont Rapnouil. Elle est arrivée avec tout un discours sur le manque d'efficacité des missions des casques bleus. On a très bien vu, à la fin du débat, ce qu'elle a annoncé. Ce qu'elle a mis en avant, notamment vis-à-vis du public américain et du Congrès américain, c'est qu'ils avaient économisé 500 millions. »

« A mon avis, il n’y aura pas de coupes drastiques »

Les Etats-Unis peuvent-ils bloquer le fonctionnement de l’ONU ? Cela paraît très difficile, si ce n’est impossible. Les contributions nationales au budget de l’organisation sont obligatoires, un changement des quotas requiert l’approbation de l’Assemblée générale. Et d’après le chercheur Stewart Patrick, aux Etats-Unis, la position du président ne fait pas l’unanimité au sein du Parti républicain.

« Même les républicains à Washington, traditionnellement sceptiques à l’égard des Nations unies, se rendent compte d’une chose : il serait contre-productif de demander à la fois une meilleure performance de l’ONU et de vouloir réduire la contribution américaine au budget de l’organisation. Je pense que le budget américain alloué aux Nations unies sera finalement assez proche de celui de ces dernières années. A mon avis, il n’y aura pas de coupes drastiques. »

Un Donald Trump plus pragmatique qu'il n'y paraît ?

Autrement dit, certains s'attendent à ce que Donald Trump mette un peu d’eau dans son vin. Car au-delà du discours aux accents nationalistes, du type « America first », qui est un discours qui s’adresse à sa base électorale, il y a une réalité géopolitique que le président ne peut pas ignorer, explique Manuel Lafont Roupnil.

« Il s'est retiré de l'accord de Paris sur le climat, c'est un signe très fort d'un manque d'intérêt et d'une défiance vis-à-vis des mécanismes de coopération internationale. Mais par exemple, sur la Corée du Nord, l'essentiel de la stratégie américaine, aujourd'hui, elle est de négocier, au Conseil de sécurité avec les autres Etats membres du Conseil, des régimes de sanctions onusiens. »

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