Refroidissement sino-américain autour de Taïwan

(RV) Entretien- « La présidente de Taiwan m’a téléphoné aujourd’hui pour me féliciter de ma victoire à la présidence. Merci ! » Ce tweet, en apparence anodin, posté par Donald Trump n’aura pas été du goût de la Chine, qui l’a fait savoir par son ministre des Affaires étrangères. Et pour cause : cette conversation téléphonique entre un président américain élu et une présidente taiwanaise va à l’encontre du choix diplomatique américain en vigueur depuis 40 ans : celui de la rupture avec Taiwan, et d’un soutien sans faille à Pékin et à sa politique de la « Chine unique »… Pékin n’a en effet jamais reconnu l’indépendance de l’ile, proclamée en 1949, et estime qu’elle lui appartient toujours. 

La Maison-Blanche s’est hâté de prendre ses distances avec Trump, en réaffirmant dans un communiqué que cette politique « de longue date » demeurait inchangée. Les réactions à l’incident n’ont, en tous cas, pas tardé. Beaucoup évoquent un « faux-pas diplomatique », qui trahit l’inexpérience de Donald Trump, ainsi qu’une méconnaissance de certains dossiers.

Un avis que se garde de partager pour le moment François Godement, directeur du programme Asie et Chine de l’European Council on Foreign relations, chercheur à l’Asia Centre, et professeur de science politique à Sciences Po Paris. 

Des propos recueillis par Manuella Affejee

(OB-MA)