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L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens lutte pour sa survie à Rome

Un homme transporte un sac au logo de l'UNRWA sur son épaule.

Un homme transporte des sacs de farine portant le logo de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, l'UNRWA, le 11 février 2018, dans un camp de réfugiés de Khan Younès, dans la bande de Gaza.

Photo : Getty Images / SAID KHATIB

Agence France-Presse

La communauté internationale se réunit jeudi à Rome pour discuter de l'avenir de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), confrontée à une crise financière sans précédent à la suite du gel des financements américains.

L'UNRWA a seulement de l'argent pour faire fonctionner ses écoles et ses services médicaux jusqu'au mois de mai, dit son chef Pierre Krahenbuhl.

Un appel lancé par l'agence après le gel des fonds américains en janvier n'a trouvé qu'un faible écho international, et les diplomates ne cachent pas leur scepticisme quant aux chances d'un élan de solidarité majeur dans la capitale italienne. L'inquiétude est répandue quant à l'avenir de l'agence elle-même.

Établie en 1949, l'UNRWA apporte son aide à plus de 3 millions de Palestiniens, sur les quelque 5 millions enregistrés comme réfugiés dans les territoires palestiniens, en Jordanie, au Liban ou en Syrie, survivants ou descendants des centaines de milliers de Palestiniens jetés sur les routes lors de la première guerre israélo-arabe en 1948 qui a suivi la création de l'État d'Israël.

Plus de 500 000 enfants étudient dans les écoles de l'UNRWA, qui fournit aussi des soins et des financements. L'agence emploie plus de 20 000 personnes au Proche-Orient, des Palestiniens dans une vaste majorité.

L'agence a essuyé un coup de massue en janvier quand les États-Unis, de loin le principal bailleur de fonds de l'UNRWA, ont annoncé le gel de dizaines de millions de dollars d'aide.

L'administration Trump a invoqué la nécessité de réviser « en profondeur » le fonctionnement de l'UNRWA. Elle demande aussi que d'autres pays fassent plus. Cette décision s'inscrit dans une remise en cause générale des relations entre les États-Unis et l'ONU. Il ne s'agit pas de « punir qui que ce soit », a assuré le département d'État.

Pour les Palestiniens, il ne fait pas de doute que l'administration Trump leur fait payer le durcissement des relations américaines avec leur direction depuis le 6 décembre. Le président Donald Trump a ulcéré les Palestiniens ce jour-là en annonçant la reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale d'Israël.

La direction palestinienne gèle depuis les contacts avec les responsables américains. Elle a boycotté en janvier la visite du vice-président Mike Pence. Elle a snobé mardi une conférence à la Maison-Blanche sur la situation humanitaire dans la bande de Gaza, territoire palestinien.

L'administration Trump a alloué un maigre 60 millions de dollars à l'agence jusqu'à maintenant en 2018, alors que les États-Unis avaient versé 360 millions US en 2017, soit près de 30 % du financement total de l'agence.

De jeunes filles s'amusent avec des articles promotionnels de l'UNRWA dans une cour d'école.

De jeunes Palestiniennes s'amusent dans la cour d'une école gérée par l'UNRWA dans la ville de Gaza, le 12 mars 2018.

Photo : Getty Images / MAHMUD HAMS

Un objectif de 500 millions US

Face à ce qu'il présente comme la pire crise financière de l'histoire de l'UNRWA, M. Krahenbuhl a lancé une vaste campagne intitulée « la dignité n'a pas de prix » avec l'objectif de réunir environ un demi-milliard de dollars américains.

Mais seul le Koweït a fait une promesse de 900 000 $ US. Des pays européens ont avancé des dons initialement prévus pour cet été. L'UNRWA n'a pas répondu à des demandes répétées de fournir un chiffre exact des fonds ainsi réunis.

M. Krahenbuhl minimise les inquiétudes devant l'inertie internationale. « Il faut beaucoup de dialogue sur des sujets comme celui-là, en particulier quand on voit l'ampleur du déficit à combler »: 300 millions de dollars. « Il est tout à fait naturel de ne pas avoir un État qui accepte de combler un tel déficit », dit-il.

La conférence de Rome, co-organisée par la Suède, l'Égypte et la Jordanie, cherche à ranimer l'élan de générosité. Des responsables de l'ONU disent compter sur les Européens, mais surtout sur les pays arabes du Golfe.

Quand une agence dépend d'un seul donateur, c'est une vulnérabilité. Il est raisonnable de partager la responsabilité de manière plus équitable, mais nous espérons que les États-Unis resteront engagés.

Une citation de Olof Skoog, ambassadeur de Suède auprès des Nations unies

Les Européens sont cependant réticents à prendre la relève des Américains de crainte de valider les coupes américaines dans l'aide internationale, dit Hugh Lovatt, un expert du centre d'études et de recherches European Council of Foreign Relations.

M. Trump est censé présenter à une date indéterminée un plan de paix entre Israéliens et Palestiniens, et tous les pays attendent de voir ce qu'il contiendra sur l'UNRWA, dit-il.

M. Lovatt s'attend à ce que les Européens mènent à Rome « un effort concerté pour coincer les Américains et les convaincre de reconsidérer leur décision ».

David Satterfield, du département d'État, devrait représenter les États-Unis à la conférence.

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