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Moyen Orient et Monde - Israël

Gantz, à son tour, face à une mission (quasi) impossible

Former un gouvernement est un défi de taille pour l’ancien chef d’état-major de l’armée israélienne qui doit faire face à de nombreux obstacles politiques.

Le président Reuven Rivlin et l’ancien chef d’état-major de l’armée Benny Gantz à Jérusalem, le 23 octobre 2019. Gali Tibbon/AFP

Benny Gantz peut-il réussir là où Benjamin Netanyahu a échoué? Mercredi soir, l’ancien chef d’état-major israélien, chef du Parti bleu et blanc (opposition, centre) s’est vu remettre, des mains du président israélien Reuven Rivlin, le mandat pour former, dans les 28 jours, un gouvernement afin de sortir l’État hébreu de l’impasse politique. Pour les adversaires de M. Netanyahu, « les scènes diffusées depuis la maison du président à Jérusalem étaient la première manifestation physique de la défaite de Netanyahu aux élections du 17 septembre », écrivait jeudi le quotidien israélien Haaretz.

Le jour de son soixante-dixième anniversaire, le Premier ministre sortant renonçait officiellement, lundi dernier, à former un gouvernement, accusant dans le même temps son rival Benny Gantz d’avoir tout fait pour mettre en pièces ses tentatives pour former un gouvernement « d’union nationale ». Il s’agissait alors du deuxième échec postélectoral de « Bibi » en moins d’un an après celui du printemps dernier qui avait conduit aux élections législatives de septembre.

Pour rappel, Benjamin Netanyahu et Benny Gantz avaient, avec leurs coalitions, gagné respectivement 55 et 54 sièges, ce qui les place tous deux hors de portée du seuil fatidique des 61 sièges qui leur aurait permis d’emporter la majorité à la Knesset, le parlement israélien. La « Liste unifiée » (minorités arabes) emmenée par Ayman Odeh a remporté treize sièges et le parti de l’ancien ministre israélien de la Défense Avigdor Liberman (Yisrael Beitenou, extrême droite – laïc), huit sièges. Ces deux derniers partis deviennent de facto des « faiseurs de roi ».

Benny Gantz devrait se heurter aux mêmes obstacles que M. Netanyahu. Les principaux se situent « au niveau des lignes rouges politiques et idéologiques des partis », explique Hugh Lovatt, chercheur au European Council of Foreign Relations (ECFR), contacté par L’Orient-Le Jour. Il semble difficile, dans l’état actuel des choses, pour Benny Gantz de former un gouvernement, sauf un gouvernement « minoritaire », c’est-à-dire avec les partis ayant récolté un petit nombre de sièges, comme le parti de M. Liberman ou celui des Arabes israéliens. Ces derniers ont déjà affirmé mardi dernier qu’ils pourraient soutenir l’ancien chef d’état-major de l’armée. « Nous allons faire l’histoire aujourd’hui : nous allons faire ce qui est nécessaire pour renverser (Benjamin) Netanyahu », a résumé Ahmad Tibi, numéro 2 de la « Liste unie ». Mais Avigdor Liberman n’acceptera jamais de s’asseoir aux côtés des Arabes et encore moins que ces derniers accèdent à des postes de ministre – ce qui serait en soi une première dans l’histoire du pays.


(Lire aussi : Les Palestiniens d’Israël, une histoire entre deux feux)


Troisième scrutin

L’une des seules solutions dont Benny Gantz dispose, c’est un gouvernement d’« union nationale » avec le Likoud de Benjamin Netanyahu, comme ce que ce dernier avait proposé après les résultats des élections de septembre dernier. Seulement, chacun des deux partis veut que son leader dirige le cabinet. L’impasse est donc plus que jamais présente.

« La seule option reste la création d’un gouvernement d’union nationale entre Gantz et Netanyahu (…) mais Gantz refuse de s’asseoir aux côtés de Netanyahu », dit Hugh Lovatt surtout dans le cas d’une inculpation de ce dernier dans les affaires de fraude et de corruption qui le hantent et menacent sa carrière et sa vie personnelle depuis plusieurs mois. Début décembre, le procureur général d’Israël Avichaï Mandelblit fera savoir s’il l’inculpe officiellement ou non. Il avait annoncé en février dernier son intention de le faire. Cette décision pèse un poids considérable et va décider du sort politique de M. Netanyahu. L’élément qui pourrait changer la donne serait un geste de la part d’Avigdor Liberman qui avec ses huit sièges peut faire, quasiment à lui seul, pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Il ne semble toutefois pas disposé à faire ce geste, en tous cas pour l’instant. « L’attitude de Liberman limite les options de Benny Gantz de former un gouvernement », poursuit Hugh Lovatt, précisant qu’il « sera probablement très difficile de former un gouvernement sans le Likoud et Netanyahu ».Si le parti « Bleu Blanc » ne parvient pas à mobiliser de majorité parlementaire, cela signifiera qu’aucun des acteurs politiques n’aura fait de « concessions » idéologiques ou politiques. Le scénario d’un troisième scrutin électoral semblera alors presque inévitable et risque de creuser davantage l’impasse politique de l’État hébreu, mais aussi de créer un sentiment de mécontentement au sein de la population israélienne. « S’il y a un troisième scrutin, cela ne fera qu’aggraver le sentiment de frustration de la population contre l’establishment actuellement en place », explique Hugh Lovatt.



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commentaires (1)

Ces 2 usurpateurs qui continueront à usurper n'attendent qu'une chose pour s'entendre , c'est de voir l'axe des résistants faiblir . Ils en auront pour un bon bout de temps encore .

FRIK-A-FRAK

12 h 02, le 26 octobre 2019

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Commentaires (1)

  • Ces 2 usurpateurs qui continueront à usurper n'attendent qu'une chose pour s'entendre , c'est de voir l'axe des résistants faiblir . Ils en auront pour un bon bout de temps encore .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 02, le 26 octobre 2019

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