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Libye : un site pétrolier de Total attaqué

•Aucun ressortissant français n'a été impliqué.•Cette attaque illustre le chaos dans cet ancien pays majeur du pétrole.

Par Yves Bourdillon

Publié le 5 févr. 2015 à 01:01

Le gisement pétrolier de Mabrouk, en Libye, dont le français Total est actionnaire, a été attaqué hier par un groupe d'hommes armés, probablement des djihadistes, qui ont quitté les lieux après l'assaut. Huit gardes libyens, trois philippins et deux ghanéens auraient été tués, selon un officier lybien cité par l'AFP. Total a évacué tous ses employés français depuis 2013 en raison de l'insécurité. Le site était opéré par un joint-venture entre Total et la Compagnie nationale libyenne (NOC).

Cette opération illustre « la progression jour après jour en Libye de l'Etat islamique », explique aux « Echos » Mattia Toaldo, spécialiste de la Libye au think tank European Council of Foreign Relations. Grâce au ralliement de certains des quelque 1.600 groupes armés sévissant dans le pays, ainsi qu'au retour de Syrie de djihadistes, l'EI monte en puissance. Il a attaqué le 27 janvier l'hôtel Corinthia, à Tripoli (9 étrangers tués), après deux attentats à la voiture piégée.

Un pays en panne sèche

L'Etat islamique se finance notoirement par le trafic de pétrole en Syrie et en Irak, mais n'aurait pas pu utiliser à cette fin le site de Mabrouk, inactif depuis décembre à cause de la fermeture du terminal d'Es Sider. Une forte implantation de l'EI « en Libye serait plus dangereuse pour l'Europe qu'en Syrie », ajoute Mattia Toaldo, « car le pays n'est qu'à quelques heures de navigation du sud de l'Union ».

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Alors qu'est évoquée régulièrement une intervention étrangère (des troupes algériennes, tunisiennes et égyptiennes sont massées aux frontières et Washington a déployé un porte-avions au large), la Libye compte deux gouvernements rivaux, l'un à Tripoli, contrôlé par la milice islamiste Aube libyenne, et l'autre à Tobrouk, reconnu par la communauté internationale et soutenu par un ex-général de l'ère Kadhafi, Khalifa Haftar. L'insécurité, qui a conduit à la fermeture de toutes les ambassades occidentales sauf deux, a fait retomber la production pétrolière, de 1,5 million de barils par jour en avril 2013 à... 300.000 aujourd'hui. Le pays détient pourtant les principales réserves prouvées d'or noir d'Afrique.

Y. B.

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