Publicité

Ces Européens qui craignent la disparition de l'UE

D'après une étude publiée jeudi, les Européens sont franchement inquiets pour l'avenir de l'Union européenne. Une majorité des sondés dans 14 pays juge possible le scénario d'une disparition de l'UE d'ici 10 à 20 ans. En France notamment, les craintes sont flagrantes.

En France la proportion de ceux qui jugent possible une disparition de l'UE atteint 58 %
En France la proportion de ceux qui jugent possible une disparition de l'UE atteint 58 % (ISA HARSIN/SIPA)

Par Gabriel Grésillon

Publié le 17 mai 2019 à 06:26Mis à jour le 17 mai 2019 à 06:33

Ils l'aiment, et ils redoutent de la perdre. D'après une étude publiée jeudi, les Européens ont désormais, à l'égard de l'Union européenne, une relation d'inquiétude.

Alors que les dernières enquêtes d'Eurostat témoignent d'un soutien sans précédent depuis 1983 à l'égard de l'Union, une enquête du Conseil européen des relations internationales (ECFR en anglais) démontre que ces sentiments positifs à l'égard de l'UE s'accompagnent d'une angoisse quant à l'avenir du bloc.

Ils sont ainsi une majorité des sondés (dans 14 pays) à juger possible le scénario d'une disparition de l'UE d'ici 10 à 20 ans. En France, de même qu'en Pologne ou en Italie, la proportion de ceux craignant ce scénario s'établit à 58 % de la population (contre 50 % en Allemagne et 40 % en Espagne, pays dont la population croit le moins à cette hypothèse).

Publicité

La crainte du nationalisme

Selon cette étude, le nationalisme inquiète autant que les flux migratoires. A cause de lui notamment, une proportion significative d'Européens s'inquiète des risques de conflit en Europe. Là encore, la France s'illustre par son pessimisme : un tiers des sondés considère qu'une guerre est une « possibilité réaliste » sur le continent dans les dix prochaines années. La proportion est la même en Pologne, et plus faible en Allemagne (où elle concernerait un quart de la population).

Dans cinq grands pays de l'UE, la proportion de ceux qui craignent un confit se révèle plus élevée parmi ceux qui prévoient de s'abstenir lors des élections européennes, ou de voter pour des partis eurosceptiques. Ainsi, ils sont 46 % de sympathisants du Rassemblement National à croire possible ce scénario. Par ailleurs, l'ECFR note que, « contrairement aux stéréotypes », ce sont les populations jeunes qui manifestent la plus forte crainte de conflit.

Derrière ce vague à l'âme européen se cache aussi, notent les auteurs, un manque de confiance généralisé à l'égard des systèmes politiques, qu'ils soient nationaux ou européen. Trois quarts des sondés estiment que le système politique est devenu dysfonctionnel. En France, ils ne sont que 15 % à avoir confiance dans le fonctionnement du système politique.

97 millions d'électeurs

Pour ne pas noircir le tableau, l'ECFR constate malgré tout que 32 % des Allemands, 31 % des Polonais ou 46 % des Roumains se disent « optimistes ». Mark Leonard, l'un des coauteurs de l'étude, estime qu'il reste donc « sept jours pour résoudre le paradoxe au coeur du projet européen ».

Il appelle notamment les partis pro-européens à « proposer aux électeurs des idées de changement audacieuses qui puissent résonner émotionnellement et faire sentir à la majorité silencieuse que se mobiliser à la fin du mois de mai a du sens ». Il n'est pas trop tard, assure l'analyste : « il reste jusqu'à 97 millions d'électeurs qui pourraient encore être persuadés. »

PODCAST - A quoi ça sert l'Europe ? A se protéger des Chinois et des Américains

Gabriel Grésillon (Bureau de Bruxelles)

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité