Migrants : Obama et les Européens favorables à une mission maritime Otan/UE en Libye

Hanovre (Allemagne), lundi. Barack Obama et les dirigeants des quatre plus grands pays de l'UE. 
Hanovre (Allemagne), lundi. Barack Obama et les dirigeants des quatre plus grands pays de l'UE. 
REUTERS/Michael Kappeler.

    L'Otan pourrait lancer dans trois mois ses premières patrouilles maritimes au large de la Libye pour tenter de réduire le flux de migrants arrivant en Italie.

    après avoir embarqué à Tobrouk (Libye). L'Alliance atlantique devrait approuver ce plan lors de son sommet de Varsovie le 7 juillet, avait révélé Roberta Pinotti la ministre italienne de la Défense. Une hypothèse qui semble se confirmer après la réunion lundi au sommet des dirigeants américain, allemand, britannique, italien et français lundi à Hanovre, dans le nord de l'Allemagne.

    «Les dirigeants ont (...) appelé l'Otan et l'UE à tirer parti de leur expérience en mer Égée pour voir comment maîtriser de façon ordonnée et humaine les flux de migrants en Méditerranée centrale», a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué diffusé après la rencontre entre les présidents américain et français, Barack Obama et François Hollande, les chefs de gouvernement britannique et italien, David Cameron et Matteo Renzi, et la chancelière allemande Angela Merkel.

    Berlin soutient le principe d'une mission navale de l'Otan pour combattre le trafic d'armes, mais aussi de personnes, mais préférerait que cette force soit sous commandement européen. «Nous avons une mission navale européenne, l'EUNAVFOR, aussi appelée Sophia, qui est tout à fait efficace», contre les passeurs au large des côtes libyennes, a souligné Angela Merkel, où les discussions entre les cinq dirigeants occidentaux ont abordé la crise migratoire, l'instabilité et l'infiltration islamiste en Libye, d'où quelque 350.000 personnes sont parties en mer pour rejoindre l'Italie depuis début 2014.

    En retour, les Libyens bénéficieraient d'une aide financière pour créer, chez eux, des centre d'accueil et de réinsertion. Une stratégie vivement critiquée par des organisations de défense des droits de l'homme, estimant que la moitié des migrants arrivant en Italie --qui fuient un conflit ou des persécutions - sont éligibles au droit d'asile en Europe.

    L'Otan mène déjà une opération navale en mer Egée pour combattre les réseaux de passeurs de migrants entre Turquie et Grèce. Mais une opération au large de la Libye serait plus compliquée et potentiellement dangereuse, vu l'instabilité du pays et la présence, sur la côte, de rebelles alliés à Daech. «En mer Egée, il y a un pays membre de l'Otan

    (la Turquie)

    avec lequel nous coopérons sur la destination finale des réfugiés, mais en Libye non», rappelle la ministre italienne, confirmant que Rome est favorable à l'installation de centres d'accueil des migrants dans leurs pays d'origine.

    La présence renforcée de l'Otan en Méditerranée pourrait décourager les passeurs de migrants, mais selon un expert de la Libye, Mattia Toaldo, il est peu probable que l'Alliance adopte la stratégie australienne et renvoie les embarcations vers leur port de départ : «Il est bon de rappeler que la Libye n'a pas signé la Convention de Genève et que les conditions dans ses centres de détention sont effroyables. »

    Vendredi à Rome, le

    sur le

    . Cet accord prévoit que tous les nouveaux migrants irréguliers se rendant depuis la Turquie vers les îles grecques soient renvoyés vers la Turquie, y compris les demandeurs d'asile. Il prévoit à terme l'exemption, sous conditions, des visas pour les Turcs.