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Hollande et le mythe de la "Grande Nation"

Avec François Hollande, tout est plus simple. Il fait la guerre seul, et l'économie aussi.

Publié le 10 septembre 2013 à 19h25, modifié le 11 septembre 2013 à 07h24 Temps de Lecture 4 min.

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Le premier ministre britannique David Cameron, le président François Hollande, la chancelière allemande Angela Merkel, et le président du conseil européen Herman Van Rompuy, au sommet du G20, à Saint-Pétersbourg, le 5 septembre 2013.

C'était en 2011, lors de la guerre de Libye. Nicolas Sarkozy n'était pas peu fier. Il était parti au combat avec David Cameron pour sauver Benghazi de la vengeance de Kadhafi, et Angela Merkel, comme d'habitude, avait raté le coche. Y aller sans l'Allemagne, au fond, c'était mieux pour la France. Sarkozy faisait la guerre avec les Anglais, tandis qu'il s'efforçait de sauver l'euro avec les Allemands. "La France se retrouve au centre de l'Europe", se réjouissait le président néogaulliste, qui aime l'Europe tant qu'elle tourne autour de Paris.

Avec François Hollande, tout est plus simple. Il fait la guerre seul – hier, au Mali, demain, peut-être en Syrie. Et l'économie aussi. Arnaud Montebourg a concocté pour le président de la République un plan de redressement économique qui fleure bon le pompidolisme industriel. Le ministre reçoit dans son bureau, décidé à embrasser l'avenir. Trente-quatre pôles industriels, dirigés par des patrons, ont été identifiés pour rafler des parts de marché dans la mondialisation avec le soutien de l'Etat. Le plan de bataille sera présenté à l'Elysée, jeudi 12 septembre. "Il faut relire La Discorde chez l'ennemi, du capitaine de Gaulle, et mettre l'accent sur nos points forts. Ne pas disperser nos forces sur les points faibles comme Gamelin", généralissime lors de la débâcle de 1940, exhorte Montebourg. Superbe vocabulaire guerrier dans la bouche de celui qui accusait naguère la chancelière Merkel de mener une "politique à la Bismarck". Saluons le retour de la "Grande Nation", surnom mi-méprisant mi-envieux donné à la France par les Allemands, traumatisés par les guerres napoléoniennes.

On y croirait presque. Fin août, lors du séminaire de rentrée gouvernementale, François Hollande a théorisé sa politique et fait de la "souveraineté" le premier défi de la France d'ici dix ans. Bien sûr, le chef de l'Etat a adapté le concept au XXIe siècle pour un pays qui ne représente plus que 1 % de la population mondiale. Nous ne sommes plus au temps des colonies, et François Hollande ne revendique pas sa souveraineté "pour des arguments de puissance, de domination ou de contrôle, mais pour promouvoir le message, les valeurs et les intérêts de la France". Ensuite, cette souveraineté est politique, diplomatique, militaire, mais "surtout", budgétaire, économique et énergétique. Elle passe par une compétitivité élevée et une dette soutenable. Enfin, "cette souveraineté n'est pas un repli, un enfermement. Elle s'inscrit dans nos choix européens et dans notre ouverture au monde. L'Europe a besoin d'une France forte. Et le monde, d'une France influente".

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