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Les Européens dépassés par l’internationalisation de la crise en Libye

La montée en puissance de la Turquie et de la Russie dans le pays compromet une résolution multilatérale du conflit.

Publié le 11 janvier 2020 à 10h04, modifié le 12 janvier 2020 à 16h42 Temps de Lecture 4 min.

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Lors des funérailles d’un cadet de l’école militaire de Tripoli tué au cours d’un bombardement, le 5 janvier.

L’Union européenne est confrontée à trois incendies simultanés : l’escalade militaire entre l’Iran et les Etats-Unis, menaçant la lutte contre le djihadisme ; l’accord sur le nucléaire iranien qui se vide de son contenu ; et enfin la Libye, déchirée par la guerre, que les Européens ont longtemps abordée divisés. Réunis à Bruxelles, vendredi 10 janvier, les ministres des affaires étrangères de l’UE ont essayé de trouver un terrain d’entente sur ce dernier dossier, eux qui apparaissent impuissants face à l’affirmation russe et turque dans le pays.

Il s’agissait d’afficher une forme de neutralité collective sur la Libye et de préparer une conférence internationale à Berlin au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement, discutée depuis des mois. Elle pourrait se tenir à la fin janvier, dans un format élargi. Les termes du communiqué sont âprement négociés, pour définir des paramètres de règlement du conflit, avant de mobiliser le Conseil de sécurité de l’ONU en cas de consensus. Mais l’accélération de la crise compromet cette entreprise. Depuis avril 2019, le maréchal Khalifa Haftar conduit une offensive contre le gouvernement d’« accord national » de Faïez Sarraj, sis à Tripoli et reconnu par les Nations unies. Aujourd’hui, la Turquie et la Russie apparaissent comme les nouveaux parrains du pays.

Pari majeur pour Erdogan

L’entrée en jeu de la Turquie en soutien du gouvernement Sarraj représente un pari majeur de son président, Recep Tayyip Erdogan. Le 2 janvier, le Parlement turc a décidé l’envoi de troupes, officiellement à des fins d’encadrement, après avoir apporté un soutien logistique dès l’été 2019. Pour l’instant, cet effort supplémentaire s’est concrétisé par le déploiement de milices syriennes pro-turques, avec quelques centaines d’hommes, selon une source française. Haftar, lui, bénéficie de l’appui de l’Egypte et des Emirats arabes unis.

Mais il peut surtout compter sur l’implication de la Russie, au travers des mercenaires du groupe Wagner – estimés entre 1 500 et 2 000 – et d’équipements militaires avancés, comme des drones. Cette présence s’inscrit dans une stratégie globale au Moyen-Orient. Investissement assez faible, influence maximale. Le scénario syrien dupliqué. Pourquoi, dès lors renoncer à piloter un processus politique ?

« Grâce à leurs moyens directs et indirects sur le terrain, explique une source diplomatique française, Turcs et Russes ont de l’influence sur un camp et veulent apparaître incontournables. Mais ce n’est pas la seule dynamique à l’œuvre. » Certains retournements d’alliances tribales et la prise récente de Syrte en témoigneraient. Mais comment appeler à la fin des ingérences étrangères lorsque des Etats-membres de l’UE tels la France et l’Italie ont fait de même ?

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