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« Il est temps de mettre un terme à l’érosion des moyens de notre diplomatie »

Dans une tribune collective au « Monde », les dirigeants des six principaux think tanks français étudiant les affaires internationales estiment que la crise sanitaire a montré toute la nécessité pour la France d’avoir une diplomatie forte et s’inquiètent du recul des moyens qui lui sont accordés.

Publié le 22 juillet 2020 à 15h25, modifié le 23 juillet 2020 à 09h35 Temps de Lecture 4 min.

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Tribune. Dans la crise du Covid-19, « l’Etat a tenu », a indiqué le président Emmanuel Macron dans l’une de ses adresses à la nation. La formule s’applique entre autres au ministère de l’Europe et des affaires étrangères, à nos ambassades et consulats dans le monde, et aux opérateurs ou services qui en dépendent. Nos diplomates ont orchestré le rapatriement en France de 250 000 compatriotes. Ils ont secondé avec énergie l’action du président de la République pour combler le « vide américain » dans les enceintes internationales où les gouvernements tentaient tant bien que mal de coordonner la réponse globale à la pandémie et à ses conséquences (OMS, Conseil de sécurité, G20, etc.).

Cela n’est pas passé inaperçu à l’étranger. Au Royaume-Uni par exemple, des observateurs avertis ont fait remarquer que la machinerie diplomatique française avait continué comme aucune autre à tourner à plein régime dans la tempête. C’est très souvent l’engagement personnel de nos diplomates qui a permis de porter les initiatives de la France comme de mener l’action auprès de nos compatriotes à l’étranger. Rappelons sur ce dernier point que, avec un effectif de 13 550 emplois temps plein (ETP), les affaires étrangères sont au service de plus de 2 millions d’expatriés et de millions d’autres Français de passage, au service en réalité de 67 millions de Français.

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Il est surprenant dans ce contexte d’observer que la France est le seul grand pays à réduire année après année la voilure de son service diplomatique ; celui-ci a perdu près du tiers de ses effectifs dans les vingt-cinq dernières années, dont 17 % depuis 2010. Dirigeant ou ayant dirigé des think tanks et des centres de recherche traitant d’affaires internationales, nous sommes fréquemment amenés à côtoyer les diplomates et les agents de notre réseau à l’étranger. Nous voudrions porter témoignage de ce que leur rôle est essentiel.

Rôle de plus en plus crucial des diplomates

Contrairement à une idée reçue, il n’a cessé de croître avec le développement de la connectivité entre les pays, de l’information instantanée et universelle, de la complexité et de la technicité des affaires. En premier lieu, dans le brouillard général du monde moderne et de ses soubresauts, le rôle de décrypteurs de nos agents diplomatiques, de défricheurs des nouvelles tendances, de lanceurs d’alerte, en un mot de vigiles politiques aux avant-postes des intérêts de la nation, est plus crucial que jamais.

En second lieu, la négociation internationale sur tous les sujets est aujourd’hui permanente : elle touche les intérêts directs, quotidiens, de nos concitoyens, qu’ils s’agissent de questions de sécurité, d’affaires européennes, de climat, de commerce international, de « cyber » et de beaucoup d’autres sujets apparemment techniques liés à la régulation de la mondialisation. Le président de la République et les autorités politiques ont besoin de s’appuyer sur ce corps de grands professionnels de la négociation que constituent nos diplomates.

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