Analyse. Réception grandiose de 53 dirigeants africains les lundi et mardi 3 et 4 septembre à Pékin, possible présence à Pyongyang, dimanche 9 septembre, à l’occasion des 70 ans de la Corée du Nord : le président chinois Xi Jinping multiplie les initiatives. Mais sa rentrée internationale a lieu dans un contexte délicat. Moins présent cet été à la « une » du Quotidien du peuple, pris de court par la guerre commerciale avec les Etats-Unis, « extrêmement fatigué », selon plusieurs interlocuteurs occidentaux…
En raison de l’opacité qui entoure le pouvoir chinois, il n’en fallait pas davantage pour que certains spéculent cet été sur les « difficultés » que rencontrerait M. Xi, également tout-puissant secrétaire général du Parti communiste.
A tort, apparemment. Contrairement à ce qu’affirmaient certaines rumeurs, rien ne permet d’affirmer que le séminaire de rentrée auquel participent chaque année à la mi-août les dirigeants chinois, à Beidaihe, et qui donne lieu à d’intenses spéculations parmi les observateurs, se soit mal passé pour Xi Jinping. Moins de deux semaines plus tard, celui-ci a fait passer un message on ne peut plus clair aux 88 millions de membres du parti : silence dans les rangs.
Dimanche 26 août, la très redoutée Commission centrale de l’inspection disciplinaire du Parti communiste chinois (PCC) a en effet publié une directive, rappelant ou actualisant pas moins de 142 dispositions que les membres du PCC sont tenus de respecter. Interdiction leur est notamment faite de « propager des rumeurs ou de nuire à l’unité du parti ». Les membres du parti n’ont donc pas non plus le droit d’exprimer leur désaccord sur les décisions prises.
Reprise en main générale
La liberté religieuse, officiellement reconnue en Chine, s’arrête aux portes du PCC. La directive insiste sur la laïcité que doivent respecter ses membres : « Il faut renforcer l’éducation idéologique pour les membres du parti qui ont des croyances religieuses. S’ils ne les abandonnent pas grâce à l’aide et à l’éducation fournies par le parti, ils doivent être incités à le quitter. »
Signe que la campagne anticorruption, l’un des piliers de la politique de M. Xi, est toujours d’actualité, la directive précise également que « les membres et responsables du parti doivent correctement exercer le pouvoir que le peuple leur a confié, être honnêtes et s’opposer à tout abus de pouvoir ou comportement visant à obtenir un bénéfice personnel ».
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