Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Le délicat statut de Taïwan à l’épreuve du facteur Trump

Analyse. Avec sa conversation téléphonique avec la présidente de Taïwan, Donald Trump a bousculé cette « illusion commode » qu’a été celle, lors de la décennie écoulée, de la paix dans le détroit de Formose.

Publié le 15 décembre 2016 à 10h51, modifié le 15 décembre 2016 à 16h26 Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

« Aux yeux de Taipei, les sorties de M. Trump ont eu le mérite de voir politiciens et experts américains briser pas mal de tabous ces deux dernières semaines ». (Photo : la une d’un magazine chinois dans un kiosque de Shanghaï, le 14 décembre).

En quelques déclarations sur Taïwan, Donald Trump a braqué les projecteurs sur une question qu’on pouvait croire résolue : celle du statut ambigu de Taïwan – officiellement la République de Chine –, dans une Asie que la Chine cherche à dominer toujours plus. Et vis-à-vis de laquelle un soutien américain durable semblait mis en doute après l’isolationnisme proféré par le candidat Trump.

Rien n’est simple sur Taïwan : la non-reconnaissance de la République de Chine par tous les grands pays – une vingtaine de petits Etats seulement entretiennent des relations diplomatiques avec elle – et son exclusion des instances onusiennes marginalisent cet Etat-nation souverain et démocratique de 23 millions d’habitants, 21e économie mondiale, que la Chine prétend rattacher, avec ses lois antisécession, à son territoire.

Taïwan, ou plutôt sa population, a d’autres ambitions, s’en tenant certes au « statu quo » – ni indépendance ni réunification –, faute de mieux, mais désireux d’un statut plus « normalisé » au sein de la communauté internationale, comme l’a laissé penser la victoire écrasante de la présidente Tsai et de son parti « indépendantiste » (selon les termes de Pékin) aux élections de janvier.

Fameuse ambiguïte

« Malgré la séparation de fait entre la Chine communiste et la République de Chine héritée de la guerre civile, et l’existence de l’Etat République de Chine, le discours politique, partout dans le monde, entretient la fiction d’une Chine unique. L’absence de double reconnaissance a créé un statu quo, résultat d’un rapport de force dominé par la Chine », souligne Mathieu Duchâtel, du Conseil européen des relations internationales.

Le Tweet de M. Trump confirmant qu’il avait pris au téléphone, le 2 décembre, la « présidente de Taïwan » a bousculé cette « illusion commode » qu’a été celle, lors de la décennie écoulée, de la paix dans le détroit de Formose. La déclaration à Fox News, le 11 décembre, du président élu – « Je ne vois pas en quoi nous devons être liés par une politique d’une seule Chine, à moins de conclure un accord avec la Chine sur d’autres choses, dont le commerce » – a rappelé aux Chinois que le « principe d’une seule Chine » n’engageait qu’eux.

Lire aussi Article réservé à nos abonnés Donald Trump, fossoyeur de la « Chine unique » ?

Car, outre la fameuse ambiguïté du communiqué de Shanghaï de 1972 – dans lequel les Etats-Unis « prennent note » de la position chinoise –, Washington est garant d’une « détermination pacifique » du statut de Taïwan, grâce au Taiwan Relations Act voté par le Congrès en 1979 et aux Six Assurances de Ronald Reagan en 1982, tous deux scellant la pérennité de ventes d’armes et de relations diplomatiques de facto entre les Etats-Unis et Taïwan.

Il vous reste 51.3% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.