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« Pour faire face à Moscou, l’unité européenne est maintenant un enjeu de sécurité »

La Russie multiplie les manœuvres militaires dans le but d’intimider ses voisins. La meilleure réponse, selon le chercheur Mark Galeotti, consiste à renforcer l’unité au sein de l’Union européenne et de l’OTAN.

Publié le 23 décembre 2016 à 09h20, modifié le 23 décembre 2016 à 10h28 Temps de Lecture 4 min.

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Epreuve du franchissement d’un cours d’eau par des chars russes lors des Jeux militaires internationaux en août 2015, à Mourom, en Russie.

Par Mark Galeotti, chercheur associé à l’Institut des relations internationales de Prague

Récemment, un navire russe a tranquillement fait sa route vers Kaliningrad, enclave russe sur la mer Baltique. A son bord, des missiles balistiques Iskander-M, capables de transporter une ogive nucléaire. Ce déploiement a déjà fait couler beaucoup d’encre dans les médias et certains n’ont pas manqué d’y voir le prélude à une troisième guerre mondiale. A Berlin, plusieurs sources officielles au ministère des affaires étrangères m’ont fait part de leur inquiétude, bien qu’en termes plus nuancés, quant aux implications qu’une telle manœuvre pourrait avoir sur la sécurité européenne.

La réponse est : pas grand-chose, en tout cas pas à court terme. La Russie manque en effet autant de capacités que d’une raison valable pour lancer une offensive sur l’Europe. Néanmoins, cette nouvelle démonstration doit être lue à la lumière de l’augmentation croissante des opérations militaires russes ; une tendance que les Européens devraient correctement apprécier afin d’y apporter une réponse adaptée.

Ces dernières années, la Russie a multiplié et intensifié les menaces, les manœuvres militaires et les intrusions dans l’espace aérien de ses concurrents. En 2013, la mission de police de l’air menée par l’OTAN dans les Etats baltes avait intercepté 47 intrusions russes. Entre 2013 et 2015, ces interventions ont atteint le nombre de 400.

La stratégie russe vise à exacerber les divisions au sein de l’UE

En mai, la décision de la Roumanie et de la Pologne d’héberger le bouclier antimissile européen a par ailleurs provoqué l’ire de Moscou, qui a rétorqué en promettant que l’expression « être en ligne de mire » allait prendre tout son sens. En mars, 33 000 soldats russes s’étaient exercés à des opérations offensives dirigées contre le Danemark, la Finlande, la Norvège et la Suède, qui visaient notamment à s’emparer des îles d’Aland, de Gotland et de Bornholm. En juin 2015, un autre exercice avait été conduit, de manière encore moins subtile : les bombardiers russes avaient simulé une attaque nucléaire sur l’île de Bornholm… le jour où plus de 90 000 personnes s’y étaient réunies, dont les responsables politiques danois, pour participer à un festival annuel.

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Mais, si les perspectives d’un conflit ouvert sont quasi nulles, quel objectif se cache derrière ces tentatives d’intimidation ? La réponse est connue de tous. Exactement comme il utilise la désinformation pour pallier un manque d’influence sur l’opinion publique internationale, exactement comme il mène une « guerre hybride » pour déguiser son manque de capacités militaires, le Kremlin déploie cette diplomatie de fer pour dissimuler l’affaiblissement de sa diplomatie conventionnelle, en particulier depuis la dégradation de ses relations internationales après l’annexion de la Crimée, en 2014.

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