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Bazar au « machin »

La gouvernance mondiale à l’épreuve de la transparence et de la diversité : ça n’est pas gagné comme en témoigne le processus de nomination du prochain secrétaire général de l’ONU. Tractations feutrées, coups bas et rapports de force reprennent vite le dessus.

Publié le 01 octobre 2016 à 07h36, modifié le 01 octobre 2016 à 10h18 Temps de Lecture 4 min.

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La Bulgare Kristalina Georgieva, le 2 octobre 2014.

Le vrai suspense électoral du moment outre-Atlantique n’est pas celui que vous croyez. Moins médiatisé, car beaucoup plus feutré que le duel Clinton-Trump, il est pourtant planétaire.

Comme dans la course à la Maison Blanche, tous les coups sont permis et le processus est interminable. Mais il n’y a ni joutes télévisées, ni primaires, ni pom-pom girls, ni insultes par tweets interposés. Juste les grands de ce monde qui, en coulisse, tirent les ficelles pour mesurer leur puissance.

Le poste qu’on s’arrache est celui de secrétaire général des Nations unies (ONU), organisation de gouvernance mondiale dont le siège est à New York. Chaque changement de secrétaire général – il n’y en a eu que huit depuis la création de l’ONU, en 1945 – fait l’objet de tractations homériques, mais le grand public n’en sait généralement rien.

Neuf candidats, tous honorables et qualifiés

Cette fois-ci, pourtant, devait être différente : l’heure est à la transparence, et l’ONU ne pouvait rester dans la pénombre. Il fut donc décidé de rendre le processus plus ouvert et plus démocratique.

Etrangement, les choses ne se passent pas comme prévu. Cela avait pourtant bien commencé : neuf candidats, tous honorables et qualifiés, ont passé des auditions dès avril, présenté CV et professions de foi. Cerise sur le gâteau, quatre des neuf candidats étaient des femmes, car, en plus de la transparence, l’heure est à la diversité.

Après un secrétaire général venu d’Asie (le titulaire sortant, le Sud-Coréen Ban Ki-moon), qui avait succédé à un Africain (le Ghanéen Kofi Annan), lui-même précédé d’un Egyptien (Boutros Boutros-Ghali) et, auparavant, d’un Sud-Américain (le Péruvien Javier Perez de Cuellar), le tour des Européens semblait être arrivé. Le dernier à avoir occupé le poste, l’Autrichien Kurt Waldheim (1972-1981), ne s’étant pas particulièrement illustré par la transparence sur son passé nazi, il fallait être doublement scrupuleux.

Un Européen, donc, mais pas n’importe lequel. Il y a eu, à la tête de l’ONU, un Norvégien, un Suédois et un Autrichien, mais jamais un Européen de l’Est. Qu’à cela ne tienne, l’une des candidates, Irina Bokova, directrice générale de l’Unesco, femme et bulgare, « cochait » toutes les cases.

C’est là que les choses se gâtent. Aux yeux de certains, Mme Bokova passe pour un sous-marin de la Russie. On lui savonne allègrement la planche, des articles négatifs fleurissent sur elle dans la presse britannique.

Chienlit

Angela Merkel, très attachée au principe de la candidature d’une femme originaire d’Europe de l’Est, lui préfère une autre Bulgare, Kristalina Georgieva, commissaire de l’Union européenne (UE) pour les affaires humanitaires, très populaire à Bruxelles et – ça ne gâte rien – issue du groupe parlementaire européen qui est aussi celui de la démocratie-chrétienne (CDU) de la chancelière.

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