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German Chancellor Angela Merkel, Belgian Prime Minister Charles Michel, NATO Secretary-General Jens Stoltenberg, U.S. President Donald Trump and British Prime Minister Theresa May, front row from left, watch a fly-by during a summit of heads of state and government at NATO headquarters in Brussels Wednesday, July 11, 2018. NATO leaders gather in Brussels for a two-day summit to discuss Russia, Iraq and their mission in Afghanistan. (AP Photo/Markus Schreiber)
MARKUS SCHREIBER / AP

Europe-Etats-Unis : la stratégie du cavalier seul

Par  (Berlin, Bruxelles, Londres, Varsovie - envoyée spéciale)
Publié le 11 novembre 2018 à 06h36, modifié le 12 novembre 2018 à 10h12

Temps de Lecture 15 min.

Donald Trump à Varsovie, le 6 juillet 2017.

Il est incorrigible, Emmanuel Macron. Est-ce le 11-Novembre qui approche ? Son « itinérance » sur les champs de bataille meurtriers, en hommage aux poilus de 1914-1918 ? Son exaspération de voir l’Europe du XXIe siècle piétiner alors qu’elle doit « se protéger » de la Russie, de la Chine, « et même, précise-t-il, des Etats-Unis d’Amérique » ? Sabre au clair, il repart à l’assaut, mardi 6 novembre, au micro d’Europe 1. Il défend l’idée d’une « Europe souveraine », d’une « Europe-puissance », à laquelle il faut « une vraie armée », pour qu’elle puisse « se défendre seule, pas seulement avec les Etats-Unis ». Et pour couronner le tout, il prône aussi « un vrai dialogue de sécurité avec la Russie ». En quelques phrases, le chef de l’Etat a accompli l’exploit de rassembler tous les concepts qui font trembler la plupart de ses partenaires européens, dans un contexte de nouvelle donne transatlantique.

Curieusement, il n’a pas mentionné l’autre idée qui lui est chère mais qui fait bondir les Américains, celle d’une indispensable « autonomie stratégique » de l’Europe. « C’est un concept qui nous inquiète beaucoup, parce que ce qu’il signifie, c’est l’Europe toute seule, disait au Monde, deux semaines plus tôt l’ambassadrice des Etats-Unis à l’OTAN, Kay Bailey Hutchison. Nous avons été très francs là-dessus, avec le général Mattis [le secrétaire à la défense] et Mike Pompeo [le secrétaire d’Etat]. Et les Français ont compris nos préoccupations. » Moins diplomate, Donald Trump, lui, est carrément furieux de la phrase du président français sur la nécessité d’une armée européenne pour se protéger des Etats-Unis. « Très insultant, tweetera-t-il en atterrissant à Paris, le soir du 9 novembre. Commencez par payer vos contributions à l’OTAN ! ».

M. Macron a beau avoir compris les « préoccupations » américaines, il veut avancer. Pour lui, l’un n’exclut pas l’autre. La France peut coopérer étroitement avec les Etats-Unis dans la lutte antiterroriste, faire intervenir ses avions en Syrie aux côtés des chasseurs américains et britanniques, se déployer au Sahel avec l’appui militaire américain, comme elle le fait sous la présidence de Donald Trump, et « en même temps » construire une défense européenne.

L’Europe se cherche

Avancer, mais avec qui ? C’est tout son problème. Car le « en même temps » de sa vision stratégique est mal compris, voire pas du tout, par les autres acteurs dans l’Union européenne (UE), très ébranlés par la nouvelle politique étrangère de Washington et toujours méfiants des ambitions gauloises. Or cette vision ne peut aboutir que si elle est partagée par tous, ou au moins, estime Norbert Röttgen, président (CDU) de la commission des affaires étrangères du Bundestag, par « la France et l’Allemagne, avec quelques autres ». Cela dit, « je ne vois pas émerger la volonté politique indispensable à la constitution de ce groupe », précise aussitôt le député allemand.

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