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Ces oligarques syriens qui tiennent à bout de bras le régime Assad

Des hommes d’affaires proches du pouvoir reversent une partie de leurs bénéfices à l’Etat.

Par  (Beyrouth, correspondant)

Publié le 30 mai 2014 à 11h58, modifié le 30 mai 2014 à 11h58

Temps de Lecture 5 min.

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En Syrie, les affaires continuent. Malgré l'océan de destructions semées par les forces loyalistes et les sanctions votées par les pays occidentaux, une poignée d'entrepreneurs dans l'orbite du pouvoir engrange toujours des profits. Des témoignages récoltés par Le Monde, auprès de très bons connaisseurs du régime syrien, dévoilent une partie du système occulte et prédateur qui permet au président Bachar Al-Assad d'entretenir l'allégeance de ses fidèles et de financer sa guerre contre l'opposition.

A Damas, le 27 mai 2014. Le scrutin présidentiel du 3 juin devrait offrir à Bachar Al-Assad son troisième mandat consécutif.

A quelques jours de la pseudo-présidentielle du 3 juin, qui devrait offrir au chef de l'Etat son troisième mandat consécutif, la mise en coupe réglée du pays et la dépendance de Damas de ses alliés, notamment l'Iran, n'ont jamais été aussi forte. « Il n'y a presque plus un seul dollar qui entre légalement dans les coffres de l'Etat, constate un ancien intime du clan Assad. Les puits de pétrole sont passés sous le contrôle des rebelles ou des Kurdes. Les gens ne paient plus ni leurs impôts, ni leurs factures d'eau ou d'électricité. Tout ce qui reste au régime pour payer les salaires des fonctionnaires, ce sont les magouilles et l'aide directe de l'Iran et de l'Irak. »

En matière de combines, le roi reste Rami Makhlouf. Ce cousin de Bachar Al-Assad, qui contrôle des pans entiers de l'économie syrienne, comme la téléphonie mobile (Syriatel), a su, de sources convergentes, maintenir sa position dominante. Avec Ayman Jaber et Abdel Kader Sabra, deux hommes d'affaires de la côte, et Samir Hassan, ancien de Nestlé, il a investi dans l'importation de produits alimentaires, notamment le blé, le riz, le sucre et le thé. Un nouveau marché, apparu à la faveur des mauvaises récoltes de l'année 2013 et du basculement de nombreuses zones rurales dans les mains de la rébellion. Contrairement au pétrole, les produits alimentaires échappent à l'embargo européen.

UNE MULTITUDE DE PARAVENTS

Autre aubaine créée par la crise : l'importation de pétrole, une activité déléguée au secteur privé depuis que les sites d'extraction de Deir ez-Zor et Hassaké ne sont plus contrôlés par l'Etat. Ce marché attire d'autant plus les convoitises que Téhéran a accordé à Damas, en août 2013, un crédit de 3,6 milliards de dollars (2,6 milliards d'euros), destiné spécifiquement à l'achat de brut et de produits pétroliers. Les heureux élus se fournissent en Iran et en Irak, mais aussi auprès des groupes rebelles qui se sont emparés des puits. Au début de l'année, des chancelleries occidentales affirmaient que des émissaires du régime avaient acheté du pétrole au Front Al-Nosra, un groupe djihadiste présent à Deir ez-Zor.

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