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« Trump crée une ligne nouvelle : flatter des dictateurs et dire du mal des démocraties alliées »

Dans sa chronique hebdomadaire, Alain Frachon, éditorialiste au « Monde », évoque le dédain du président américain pour les droits de l’homme sur la scène internationale.

Publié le 01 juin 2017 à 06h42, modifié le 01 juin 2017 à 07h00 Temps de Lecture 4 min.

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CHRONIQUE. Les droits de l’homme ont disparu. Donald Trump a fait le ménage. Dans le discours de politique étrangère américain, plus de référence à la démocratie, aux libertés – en somme, aux « valeurs » prônées par l’Occident.

Nombre d’observateurs salueront la fin de l’hypocrisie et, après des années de tragiques errances néoconservatrices, le retour à une conception plus « real-politicienne » de la diplomatie des Etats-Unis. Mais Trump va plus loin. Il bouscule toutes les traditions. Il innove.

Le 45e locataire de la Maison Blanche crée une ligne nouvelle : flatter nombre des dictateurs de la planète et dire du mal des démocraties occidentales alliées des Etats-Unis. Les premiers ont un sens du « leadership » qui plaît au président américain ; les secondes ne paient pas assez pour leur défense ou ont des pratiques commerciales détestables.

Fin mai, Donald Trump, dansant avec des porteurs de cimeterres, affichait une mine épanouie en Arabie saoudite et, dans les jours qui suivirent, une moue boudeuse avec ses pairs européens à Bruxelles ou en Italie.

Retour à la realpolitik

Le président républicain a estourbi l’école néoconservatrice. Celle-ci jure que l’Amérique n’est fidèle à elle-même que si elle porte l’idéal démocratique au-delà de ses frontières, par la force s’il le faut.

Parfois proche de cette sensibilité, analyste réputé des questions stratégiques, l’historien Max Boot stigmatise un « dédain affiché pour les droits de l’homme en politique étrangère ». Dans le quotidien USA Today, Boot dénonce, chez Trump, une « indifférence ostensible à ce que ses prédécesseurs républicains [à la Maison Blanche] appelaient l’agenda de la liberté ».

Le secrétaire d’Etat, Rex Tillerson, a théorisé ce retour à la realpolitik. Langage direct : « si nous posons comme condition à nos relations extérieures que nos interlocuteurs doivent adopter ces valeurs [de la démocratie], qui n’ont été les nôtres qu’au terme d’une longue histoire, alors cela crée des obstacles à notre capacité à défendre nos intérêts à l’étranger », disait-il début mai.

En politique étrangère, « l’Amérique d’abord », cela veut dire que les droits de l’homme ne doivent se mettre en travers ni du commerce ni des intérêts stratégiques des Etats-unis.

« Hommes forts » de la planète

Comme chaque année, le département d’Etat a publié son rapport sur les droits de l’homme dans le monde. Mais M. Tillerson n’a rien fait pour en assurer la promotion, ni déclaration ni conférence de presse. Se rendant à Moscou en avril, il n’a rencontré aucun opposant russe, contrairement à l’habitude chez ses pré­décesseurs.

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