Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Les canons du pouvoir chinois

Banque asiatique d’investissement, territoires gagnés en mer de Chine du Sud, yuan réévalué… Sûr de sa puissance, l’empire du Milieu avance ses pions sur l’échiquier mondial, indifférent aux soubresauts moyen-orientaux

Publié le 03 juin 2015 à 18h34, modifié le 04 juin 2015 à 11h36 Temps de Lecture 4 min.

Article réservé aux abonnés

Tout le monde est à la peine, semble-t-il. Les Etats-Unis cherchent une croissance solide, les Européens courent après la croissance tout court, le Moyen-Orient se déchire, l’Afrique se lève dans le chaos et la douleur, etc. Mais la Chine, elle, majestueux mastodonte, avance, indifférente à ces péripéties locales, comme si rien ne pouvait troubler une irrémédiable ascension. Il y a quelque chose d’exaspérant dans la situation – et sans doute d’un peu trompeur.

Ces derniers jours, sur le boulier de l’actualité internationale, Pékin a accumulé les points gagnants. L’institution multilatérale que la Chine vient de créer, contre la volonté de Washington, la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures, à laquelle les alliés européens des Etats-Unis se sont empressés d’adhérer, a tenu sa première réunion. Cela venait quelques semaines après que le président Xi Jinping eut réactualisé, à grand renfort de promesses d’investissements, le vieux projet chinois de Route de la soie. La Chine, plus dépendante que jamais du commerce mondial, tisse les liens, terrestres et maritimes, qui vont la relier, demain, à l’Asie centrale, à l’Europe et au Moyen-Orient. L’empire du Milieu vient chez nous, à pied, en train et en bateau.

La Chine a rarement projeté l’image d’une puissance aussi sûre d’elle-même

La Chine a rarement projeté l’image d’une puissance aussi sûre d’elle-même. Dans le Pacifique occidental, Pékin défie Washington – ouvertement. En mer de Chine du Sud, les Chinois « poldérisent » : gagnant sur la mer, ils transforment des récifs et des atolls contestés en véritables îles. Au grand dam des autres pays riverains – le Vietnam, les Philippines, Taïwan, la Malaisie –, qui revendiquent, eux aussi, la souveraineté de ces lieux, Pékin y déploie des infrastructures durables : ports en eau profonde, piste d’atterrissage pour avions de chasse, stations de radars. Les Chinois estiment être chez eux, leurs voisins dénoncent un coup de force rampant.

Provocations dans le Pacifique

Pour la première fois, les Américains ont annoncé, le 28 mai, avoir observé deux pièces d’artillerie mobile sur l’un des îlots artificiels construits par les Chinois. Provocation ? Les riverains, les autres, réclament la protection des Etats-Unis. Ces derniers, VIIflotte à l’appui, se veulent les garants de la libre circulation maritime dans le Pacifique occidental et répondent à la Chine en maintenant patrouilles navales et aériennes là où Pékin revendique la souveraineté. A la mi-mai, on a frôlé l’incident aérien.

Il vous reste 58.32% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.