Dix jours de voyage, comme aux temps anciens, précédant la pandémie de Covid-19. Dix jours mêlant plaisir et travail, avec un accent placé sur le Moyen-Orient, l’un des chantiers les plus contrastés de l’ère Trump. Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a débuté à Paris, vendredi 13 novembre, une tournée d’adieu qui ne dit pas son nom. Après un week-end privé dans la capitale française avec son épouse, il doit être reçu à l’Elysée lundi par Emmanuel Macron, après un entretien avec son homologue, Jean-Yves Le Drian. « Simple visite de courtoisie », souligne-t-on dans l’entourage du chef de l’Etat, à la demande du responsable américain. Les étapes suivantes de son parcours seront la Turquie, la Géorgie, Israël, les Emirats arabes unis, le Qatar et l’Arabie saoudite.
Mike Pompeo a refusé jusqu’à ce jour de reconnaître la légitimité de l’élection de Joe Biden. Les autorités françaises n’ont prévu aucune publicité autour de ses rencontres officielles à Paris. Celles-ci relèvent des relations bilatérales classiques, dès lors que le nouveau président élu, Joe Biden, n’entrera à la Maison Blanche qu’après son investiture le 20 janvier. Emmanuel Macron s’est entretenu par téléphone le 10 novembre avec ce dernier. Sur Twitter, le chef de l’Etat a précisé qu’ils avaient évoqué leurs « priorités partagées – le climat, la santé mondiale, la sécurité internationale – et l’action multilatérale efficace ».
Le département d’Etat a fait savoir qu’au menu des discussions de Mike Pompeo à Paris figurerait « le travail transatlantique sur les questions économiques et sécuritaires, ainsi que sur le contre-terrorisme et les menaces mondiales ». Derrière cette énumération large, certains sujets devraient exposer des divergences entre Paris et Washington. La France craint que l’administration Trump ne cherche à précipiter le retrait militaire d’Afghanistan et d’Irak, au risque d’une déstabilisation supplémentaire de ces pays.
En outre, des interrogations existent chez les diplomates au sujet de l’agenda de l’administration Trump dans les deux mois à venir au Moyen-Orient. Mike Pompeo devrait rendre une visite historique sur le plateau du Golan, mais aussi dans une colonie israélienne en Cisjordanie. Il s’agit de Psagot, célèbre pour sa production viticole, qui a fait l’objet d’une plainte devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) pour contester l’étiquetage des produits fabriqués dans les colonies, décidé par l’Union européenne. Afin de remercier Mike Pompeo de son soutien, le vignoble Psagot a même décidé de créer il y a deux ans une cuvée spéciale à son nom.
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