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Les Etats-Unis intensifient leur campagne contre l’Iran

Washington veut saborder définitivement les tentatives de sauvetage de l’accord nucléaire iranien par Paris, Berlin et Londres.

Par  et

Publié le 02 mai 2020 à 10h13

Temps de Lecture 6 min.

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Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, le 29 avril, au département d’Etat, à Washington.

« L’heure tourne ». L’évidence, en guise de menace voilée, a été formulée par le secrétaire d’Etat Mike Pompeo sur Twitter, le 18 avril. Il illustre la nouvelle obsession de l’administration américaine dans le dossier iranien : l’expiration, en octobre, de l’embargo visant l’Iran sur les armes conventionnelles. Affichant une nouvelle fois son mépris pour les alliés, Washington est déterminé à prolonger ce dispositif et à saborder définitivement les tentatives de sauvetage par la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni du Plan d’action global commun (JCPoA), l’accord sur le nucléaire iranien signé en 2015. Des tentatives compliquées par la crise du Covid-19, qui empêche les rencontres officielles ou confidentielles.

Une résolution américaine renouvelant l’embargo pourrait être présentée au Conseil de sécurité des Nations unies courant mai. Le secrétaire d’Etat a lancé une véritable campagne publique sur ce thème, prenant à partie les Européens. « Si nous n’arrivons pas à faire en sorte que les autres agissent, les Etats-Unis envisagent toutes les options pour y parvenir », a-t-il expliqué le 29 avril. Sur le terrain, le risque présenté par l’expiration du texte est pourtant faible. « L’embargo des Européens demeure en vigueur jusqu’en 2023, note un diplomate français. De même, l’embargo de l’ONU sur les biens et les technologies à visée balistique reste en place. »

En poussant pour une prolongation de l’embargo, M. Pompeo espère créer indirectement les conditions d’un rétablissement automatique des sanctions de l’ONU contre l’Iran avant l’élection présidentielle de novembre 2020. A cette fin, il peut exploiter une anomalie juridique cachée dans le texte de la résolution 2231, qui a suivi la signature du JCPoA. Bien que retirés de l’accord depuis mai 2018, les Etats-Unis sont toujours cités comme signataires dans cette résolution, qui n’a pas été amendée depuis. Ils pourraient dénoncer les violations iraniennes du JCPoA et provoquer de façon unilatérale le rétablissement automatique (« snapback ») des sanctions. Mais ce faisant, ils s’exposeraient aussi aux sarcasmes démocrates sur l’abandon d’un accord qui avait finalement des vertus, comme la sénatrice Elizabeth Warren a commencé à le souligner.

En finir avant la présidentielle

Mike Pompeo menace de recourir à ce subterfuge si les membres du Conseil de sécurité faisaient obstacle à la probable résolution américaine prolongeant l’embargo. Or un veto de la part de la Russie, voire de la Chine, étant quasiment certain, la stratégie à double détente de Washington aboutirait logiquement au « snapback », et donc à la destruction définitive de l’accord sur le nucléaire iranien. « Le but de Pompeo est d’en finir avec le JCPoA avant l’élection présidentielle », estime Richard Johnson, ancien membre de l’équipe de négociation américaine sur l’accord nucléaire, lorsque Barack Obama était président.

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