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L’Irak est-il mort ?

La stratégie des djihadistes sunnites vise, à terme, l’élimination des chiites du Moyen-Orient. Les prochains jours décideront de l’avenir de l’Irak en tant qu’Etat.

Publié le 16 juin 2014 à 17h05, modifié le 17 juin 2014 à 10h06 Temps de Lecture 7 min.

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Dans la nuit du 6 juin, des centaines de combattants armés prenaient d’assaut la ville de Mossoul dans la province irakienne de Ninive, dans le nord-est du pays, parvenant à s’emparer de ses principaux points névralgiques. Une offensive concomitante se déroulait à Ramadi, dans la province centrale d’Al-Anbar, avec l’attaque sur l’université locale et la prise de plusieurs otages.

Depuis, les événements se sont bousculés en créant l’effroi général : après la ville de Mossoul, c’était au tour de pans entiers des trois provinces de Ninive, Kirkouk et Salaheddine de tomber entre les mains des assaillants, qui se trouvent à présent aux portes de Bagdad après avoir pris Tikrit, le fief de l’ancien dictateur au pouvoir Saddam Hussein.

HÉMORRAGIE HUMAINE

L’Organisation internationale pour les migrations estime déjà à un demi-million le nombre de civils irakiens qui ont dû fuir ces zones au cours des derniers jours pour se rendre au Kurdistan irakien, une hémorragie humaine due tout autant à la crainte suscitée par les insurgés qu’à celle des représailles du gouvernement central. C’est un conflit de longue haleine et sans précédent depuis le renversement du régime baasiste en 2003 qui semble aujourd’hui s’amorcer.

Mais comment les rebelles ont-ils pu, en seulement quelques jours, s’emparer d’une partie considérable du territoire irakien ? Alors qu’il était relativement méconnu du grand public il y a encore quelques mois et semaines, l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), émanation salafiste-djihadiste d’Al-Qaida connue des Irakiens sous son acronyme arabe Da’ech, vient sans conteste de signer son plus grand coup de force. Si l’occupation américaine s’était caractérisée par des niveaux extrêmement élevés de violence, jamais la frange radicale du soulèvement armé n’était parvenue à effectuer une telle percée militaire, avec la conquête d’une bande territoriale qui s’étend d’Anbar, au centre, jusqu’au nord-est de la Syrie.

Cette percée est également très symbolique car elle intervient quelques semaines après l’annonce des résultats des élections nationales du 30 avril ayant donné une longueur d’avance au premier ministre sortant, Nouri Al-Maliki, chiite et ennemi juré des djihadistes, ainsi qu’à la veille du Ramadan. On reconnaît bien la détermination du chef de guerre du groupe, l’Irakien Abou Bakr Al-Baghdadi, connu pour sa brutalité et qui a promis, de longue date, une guerre totale aux nouvelles autorités irakiennes.

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