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Emmanuel Macron à New York : un programme diplomatique chargé

Emmanuel Macron, l'année dernière, à la précédente Assemblée générale de l'ONU. LUDOVIC MARIN/AFP

VIDÉO - Au «One planet Summit» sur le climat, le président français recevra mercredi le titre flatteur de «champion de la Terre». Au-delà de cet événement, dans l'enceinte de l'Assemblée générale de l'ONU, Emmanuel Macron devra surtout tenter de défendre le multilatéralisme, mis en cause par le président américain Donald Trump.

Le voyage s'annonce moins facile que pourraient le laisser présager les titres de «champion de la Terre» et de «champion du climat», que recevra le chef d'État français lors de son séjour à New York. Emmanuel Macron arrive ce lundi sur le sol américain alors que se tient la 73e session de l'Assemblée générale de l'ONU, forum annuel qui regroupe les 193 États membres de l'organisation internationale.

Le président de la République prononcera mardi son deuxième discours aux Nations unies, l'occasion de défendre le multilatéralisme, mis en cause par la politique internationale du président américain Donald Trump, qui privilégie les relations bilatérales entre États et le rapport de force, y compris entre alliés. Alors que le dossier iranien devrait figurer en tête des préoccupations, le climat sera également à l'ordre du jour, avec la tenue de la deuxième édition du «One planet summit».

 Lundi 24 septembre: rencontre avec le président américain Donald Trump

Dès son arrivée à New York, le président français rencontrera Donald Trump pendant trois quarts d'heure. L'année dernière, déjà, Emmanuel Macron avait commencé son séjour à New York pour la précédente Assemblée générale de l'ONU par un tête-à-tête avec le président américain. Les sujets sont nombreux, à commencer par l'Iran, le climat ou le commerce avec la Chine. Plutôt que de s'opposer frontalement à Donald Trump, Emmanuel Macron devrait tenter d'occuper une place de médiateur entre le locataire de la Maison-Blanche et ses différents contradicteurs. Une tâche qui ne s'annonce pas aisée face au rouleau compresseur américain. Le président français souhaite aussi que Donald Trump vienne à Paris, le 11 novembre, pour le centenaire de l'armistice qui a mis fin à la Première Guerre mondiale.

● Mardi 25 septembre: discours à l'Assemblée générale de l'ONU

Et de deux. Emmanuel Macron prononcera son deuxième discours devant l'Assemblée générale des Nations unies. Cette fois, le président français n'aura plus le charme de la nouveauté, mais arborera un même combat: tenter de défendre le multilatéralisme dans les relations internationales et d'incarner l'Europe face aux deux géants que sont les États-Unis et la Chine. Si la tâche paraissait déjà difficile l'an passé, elle paraît l'être davantage aujourd'hui. La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine s'envenime. Une avancée politique dans la guerre en Syrie n'est guère attendue. Sur le climat, l'Accord de Paris, adopté en 2015, est entravé par le retrait américain. Autre retrait américain, cette fois-ci de l'accord sur le nucléaire iranien, également adopté en 2015. Les pays signataires, à commencer par la France, n'ont pas encore trouvé de parade face à Donald Trump.

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Signe d'une crise profonde, les présidents russe et chinois, Vladimir Poutine et Xi Jinping, ne seront pas présents à cette 73ème session de l'Assemblée générale de l'ONU. De quoi laisser plus d'espace à Emmanuel Macron pour occuper le devant de la scène, mais au risque de paraître isolé. Il y a «deux enjeux pour Emmanuel Macron lors de cette Assemblée générale: crédibiliser sa ligne multilatéraliste en offrant des réponses concrètes aux crises et aux défis actuels et montrer qu'il n'est pas isolé sur cette ligne (le comble pour une politique multilatérale)», déclare sur Twitter Manuel Lafont-Rapnouil, qui dirige le bureau de Paris du Conseil européen pour les relations extérieures (ECFR).

● Mercredi 26 septembre: participation au «One planet summit»

Dans ce contexte difficile, Emmanuel Macron pourra compter sur deux titres particulièrement élogieux, au risque, cependant, de paraître bien pompeux. Dans le cadre de la seconde édition du «One Planet summit», le président français partagera modestement le titre de «champion de la Terre» avec Narenda Modi, le premier ministre indien, qui ne sera, lui, pas présent. Quant au titre de «champion du climat», il le partagera avec 14 autres personnalités. Ce forum international, organisé... par la France, l'ONU et la Banque mondiale, a pour objectif de poursuivre les efforts de l'accord de Paris, qui prévoit de contenir le réchauffement climatique «bien en dessous de 2°C» d'ici à 2100.

Réalisant un excellent coup de communication politique, Emmanuel Macron avait réagi astucieusement à l'annonce du retrait américain de l'accord de Paris, en mai 2018. Détournant le thème de campagne de Donald Trump, le président français avait publié une vidéo, en français et en anglais, sur le thème: «Make our planet great again».

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Le même jour, les États-Unis organisent, toujours à l'ONU, mais cette fois-ci au Conseil de sécurité, une séance spéciale consacrée à la lutte contre la prolifération. «À l'origine, la Maison-Blanche envisageait une réunion exclusivement consacrée à l'Iran», assure RFI. La Corée du Nord ainsi que les armes chimiques et biologiques seront donc aussi à l'ordre du jour, mais Donald Trump profitera sans aucun doute de cette occasion pour affermir sa méthode musclée et marteler ses accusations contre Téhéran, laissant peu de marge de manœuvre aux Européens pour réagir.

● Et aussi...

Emmanuel Macron ne vient pas seul à New York. Il est accompagné par huit membres du gouvernement. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, devrait notamment se rendre à une réunion de la Cour pénale internationale, à l'Agence des Nations unies pour les Réfugiés palestiniens (UNWRA) et l'Unesco. Ces trois institutions internationales ont subi les foudres du président américain. La CPI a annoncé qu'elle souhaitait enquêter sur de possibles crimes de guerre dans lesquels seraient impliquées l'Armée américaine et la CIA. «Nous allons laisser la CPI mourir de sa belle mort [car] pour nous, la CPI est déjà morte», a répliqué le conseiller à la sécurité du président américain, John Bolton, évoquant le lancement de possibles sanctions contre la CPI. Quant à l'UNWRA, privée de ses financements américains, et l'Unesco, dont Washington a annoncé récemment son retrait, elles font l'objet de la colère de Donald Trump sur le dossier israélo-arabe. Là encore, le soutien de Jean-Yves Le Drian pourrait ne pas suffire à renverser la vapeur.

Emmanuel Macron à New York : un programme diplomatique chargé

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258 commentaires
  • adieu

    le

    La grenouille Macron !

  • adieu

    le

    Absence de vision internationales. Naïveté, amateurisme, inexpérience...

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