Le 17 avril, des pourparlers se sont
ouverts en Suisse entre des représentants de la Fédération de Russie, du gouvernement
ukrainien de transition, des Etats-Unis et de l’Union européenne. Dans la
soirée, ils semblaient avoir déjà porté leurs fruits. Par la voix de Sergueï
Lavrov, son ministre des Affaires étrangères, le Kremlin a assuré n’avoir
aucunement l’intention de déployer des troupes en Ukraine, tout en se joignant
à l’appel au désarmement des milices [prorusses] et en réclamant l’amnistie pour l’ensemble des
séparatistes. Tous affirment vouloir œuvrer à la désescalade dans l’est
du pays. Sur place, personne n’est dupe, comme l’exprime sans détour la
chanteuse Rouslana Lijitchko, gagnante de l’Eurovision 2004, très engagée
tant lors de la “révolution orange” (novembre 2004-janvier 2005) que durant les
récents événements. Sur son blog, relayé par Oukraïnska Pravda, elle
lance : “On sait désormais ce que valent les garanties quant à l’inviolabilité
[des frontières] de l’Ukraine… Mauvais exemple pour les pays qui seraient
tentés de désarmer. Je suis bien d’accord avec Ben Judah, quand il explique : ‘La Russie ne va pas désarmer les groupes dans l’Est tant que ce qu’elle n’aime
pas n’aura pas disparu, autrement dit Maïdan’.” Un avis que partagent aujourd’hui beaucoup d’Ukrainiens.