Publicités politiques ciblées, fake news : Facebook et Google apportent des garanties

  • Facebook a pris des mesures. Facebook a pris des mesures.
    Facebook a pris des mesures.
Publié le
Philippe Rioux t
@technomedia

La crainte de voir les élections européennes de mai prochain polluées par des publicités politiques ciblées ou des fake news est bien réelle chez les dirigeants de l'Union européenne, qui ont en mémoire les ingérences dans l'élection présidentielle américaine en 2016 et les infox massives qui ont circulé à l'occasion du Brexit. Facebook, très critiqué, notamment depuis l'affaire Cambridge analytica, comme Google sont bien conscients qu'ils ont l'occasion de montrer avec le scrutin européen qu'ils ont tiré les leçons du passé.

Dans une note parue le 29 mars dernier, Richard Allan, vice-président Global Policy Solutions, a détaillé les mesures prises par le réseau social. «Nous introduisons de nouveaux outils pour nous aider à atteindre deux objectifs clés qui, selon les experts, sont importants pour protéger l'intégrité des élections : empêcher que la publicité en ligne ne soit utilisée pour des interférences étrangères et accroître la transparence autour de toute forme de publicité politique et liée à un débat d'intérêt général». Si en France les publicités politiques sont interdites, ce n'est pas la règle dans tous les pays de l'Union. «Afin de prévenir les abus et les interférences, tous les annonceurs de l'UE devront être autorisés dans leur pays à diffuser des publicités en rapport avec les élections du Parlement européen. Nous leur demanderons de fournir des documents et d'effectuer des vérifications techniques pour confirmer leur identité et leur localisation», a expliqué le responsable, ajoutant.

Bibliothèques d'annonces

«Il faut inclure non seulement les publicités qui préconisent de voter pour des candidats ou des partis particuliers, mais aussi les publicités qui ne soutiennent pas explicitement un candidat ou un parti politique, mais qui portent sur des sujets hautement politisés comme l'immigration.»

Facebook a par ailleurs créé une «Bibliothèque publicitaire» (Ad Library) pour permettre à tout le monde de s'informer facilement sur les publicités politiques présentes sur son réseau.

De son côté, Google a également pris des mesures semblables. «Nous demanderons aux annonces mentionnant un parti politique, un candidat ou un élu actuel d'indiquer clairement aux électeurs qui paie pour cette publicité. Nous allons également introduire un nouveau processus pour vérifier les annonceurs des élections européennes et s'assurer qu'ils sont bien ce qu'ils prétendent être», affirme Lie Junius, directeur des politiques publiques et des relations gouvernementales de l'UE chez Google. Le gant du web a prévu de présenter un rapport sur la transparence des annonces électorales spécifique à l'UE et une bibliothèque d'annonces. Enfin, Google News Lab collaborera avec les agences de presse des 27 pays afin de prendre en charge la vérification des faits en ligne.


Échos de campagne

Sondage > L'immigration n'est pas une priorité. Selon une enquête du think tank Conseil européen des relations internationales, réalisée dans 14 pays de l'Union européenne (80 % des eurodéputés au Parlement) et publiée hier, l'immigration n'est pas le premier sujet de préoccupation des Européens. 14 % des sondés considèrent l'immigration comme la «menace» principale pour l'UE. Ce sujet est cité par 23 % des personnes interrogées parmi les deux questions les plus importantes auxquelles leur pays serait confronté. D'autres sujets sont jugés plus importants : le coût de la vie en France (36 %), le chômage en Italie et en Espagne, ou la santé en Pologne et en Hongrie.

LREM > Loiseau sur l'immigration. C'est pourtant sur l'immigration que Nathalie Loiseau, chef de file de la liste LREM, a fait hier son premier déplacement dans les Alpes-Martimes. Elle a participé à un face aux lecteurs avec Nice Matin et devait tenir un meeting à Menton en soirée.

La France insoumise > Lancement d'un emprunt pour financer la campagne. La France insoumise a lancé dimanche un «emprunt populaire» pour boucler son budget de campagne pour les européennes, estimé à 4 millions d'euros. «Participez au financement de notre campagne européenne : devenez notre banque.», lance Jean-Luc Mélenchon. «La difficulté provient des délais de traitement des demandes de prêt par les banques, celles-ci répondent très tardivement et ne versent, le cas échéant, le montant du prêt que quelques semaines, voire quelques jours, avant le vote». Les sympathisants qui souhaitent prêter de l'argent à LFI sont invités à se rendre sur le site Finactions.fr. Parallèlement est lancée une classique campagne de dons. Hier, plus de 449 000 € avaient été collectés.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?

Les commentaires (3)
biker31 Il y a 5 années Le 02/04/2019 à 09:35

ça a toujours existé ,autrefois c'était appelé de l'intox ! mais aujourd'hui avec les réseaux sociaux c'est devenu un fléau. tant et si bien qu'une rubrique voit le jour dans tous les journaux d'informations afin de répondre à toutes ces rumeurs ... plus démentes les unes que les autres .

Un abricot Il y a 5 années Le 02/04/2019 à 09:16

C'est à dire qu'en la matière, la "République" actuelle n'est pas particulièrement "exemplaire" ... contrairement à ce qu'elle avait annoncée.

Nerrogimo Il y a 5 années Le 02/04/2019 à 09:04

Facebook et Google viennent nous proposer la morale..On voit que le milliard d'euros d'amende infligé par l'UE à Google commence a faire son petit effet..Facebook et Google ont encore quelques casseroles a plusieurs milliards d'euros d'amendes, ils n'en n'ont pas fini avec l'UE..Qu'ils gardent leurs conseils pour eux, ce sont eux qui ont pourri la toile