Covid-19 : l'Europe face aux incertitudes de la deuxième vague

Les rues d'Anvers en Belgique, du temps du Coronavirus ©AFP - JOHN THYS / AFP
Les rues d'Anvers en Belgique, du temps du Coronavirus ©AFP - JOHN THYS / AFP
Les rues d'Anvers en Belgique, du temps du Coronavirus ©AFP - JOHN THYS / AFP
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La presse européenne évoque le rebond des contaminations au nouveau coronavirus dans plusieurs pays d'Europe. Dans cette revue de presse également, il est question de la crise politique en Bulgarie, où de nombreuses personnes manifestent contre le gouvernement en place.

Une deuxième vague de Covid-19 semble se profiler. A quoi va-t-elle ressembler ? Sera-t-elle différente de la première, et si oui en quoi ? Toutes ces questions, et le manque de réponses claires, sont perceptibles dans la presse européenne. On y distingue les inquiets et ceux qui veulent garder espoir, ceux qui voient le verre à moitié vide et ceux qui le voient à moitié plein.  

Prenons le cas de la Belgique, qui fait face à une recrudescence préoccupante de Covid-19. 

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Nous trouvons des informations sur le site de la RTBF. "Le nombre moyen d'infections au coronavirus entre le 18 et le 24 juillet a augmenté de 69% par rapport à la semaine précédente", apprend-t-on. Des mesures ont été prises. 

"La bulle sociale de chacun doit être réduite à 5 personnes, les événements publics voient leurs limites passer à 100 personnes en intérieur et 200 en extérieur. Les courses en magasin sont désormais réalisées seules, en  30 minutes maximum". Interviewé par la RTBF toujours, le virologue belge Emmanuel André ne cache pas son inquiétude. "On sait, dit-il, que ce virus est capable de se déplacer avec les contacts. On sait également qu’on va avoir toute une série de vagues, suite aux retours de vacances. Il y aura ensuite la rentrée scolaire et tous les virus respiratoires de l’hiver. On s’apprête à vivre des semaines et des mois difficiles".  

Pour autant, sur le même site de la RTBF, on  trouve aussi un article qui liste des raisons de ne pas encore céder à la panique.  "Même si on a observé une forte hausse des contaminations en province d'Anvers, il faut remarquer que plus de 200 communes belges (sur 581) n'ont pas enregistré de nouveau cas en cette fin de mois de juillet", peut-on lire. 

Le nombre d'hospitalisations, note la RTBF toujours, reste limité pour le moment. Le nombre de décès augmente peu, cet indicateur reste bas depuis début juin. De plus le personnel soignant et la population ont l'expérience de la première vague. "Malheureusement les gestes barrières ne sont pas toujours respectés, les masques sont souvent mal utilisés" écrit le site belge. 

Ces mêmes incertitudes sont perceptibles dans la presse italienne...  

Le Sénat italien a adopté à la majorité une résolution qui donne le feu vert à la prolongation de l'état d'urgence jusqu'au 15 octobre. Les débats ont été vifs sur le sujet, nous raconte le journal la Repubblica.  

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"Le virus continue de circuler, la prolongation est nécessaire", tels sont les mots du premier ministre italien Giuseppe Conte.  Mais le chef de la ligue Matteo Salvini n'est pas d'accord avec lui. Il estime qu'il n'y a pas de justification sanitaire et juridique à cela. "S'il n'y a pas d'urgence, vous ne pouvez pas déclarer l'état d'urgence. C'est aussi simple que cela. C'est une demande inappropriée et illégitime", affirme l'ex-ministre de l'intérieur.  

Du côté des éditoriaux, il y a également ceux qui s'angoissent et ceux qui ne veulent pas le faire.   Dans Corriere del Ticino, quotidien de Suisse italophone, l'éditorialiste Fabio Pontiggia refuse de s'alarmer. "Angoisser la population n'est pas le meilleur moyen de gérer cette phase de la pandémie", écrit-il.  A l'inverse dans le Corriere della sera, Giuseppe de Rita s'inquiète. Il alerte sur "le retour d'un pic de l'épidémie ingouvernable (...) sur l'arrivée de nombreuses crises d'entreprises et de pertes d'emplois qui en découlent (...) passons en revue cette liste de crises et de tensions potentielles, dit-il, et nous verrons que nous ne sommes pas prêts à y faire face". 

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© Visactu

La presse européenne évoque également d'autres sujets, comme la crise politique en Bulgarie.  

En Bulgarie, le Premier ministre Boïko Borissov est confronté depuis plusieurs semaines à un fort mouvement de protestation. De nombreuses manifestations dénoncent la corruption et le clientélisme qui ronge le pouvoir.  

Rassemblement à Sofia contre le gouvernement bulgare, le 14 juillet dernier
Rassemblement à Sofia contre le gouvernement bulgare, le 14 juillet dernier
© AFP - NIKOLAY DOYCHINOV / AFP

Pour tout comprendre sur le sujet, il y a cet article en longueur sur le site European Council on Foreign Relations (il s'agit d'un centre de recherche européen qui publie des études). "La crise politique en Bulgarie, lit-on, est une menace pour la stabilité future de l'UE". La Bulgarie attend actuellement d'entrer dans la zone euro. "La stabilité politique du pays - fondée sur l'État de droit, la démocratie (...) la lutte contre la corruption - est cruciale pour une éventuelle adhésion à l'euro. Le gouvernement bulgare actuel n'a jamais réussi à faire en sorte que les réformes respectent ces principes". 

Boïko Borissov, Premier ministre bulgare
Boïko Borissov, Premier ministre bulgare
© AFP - Francisco Seco / POOL / AFP

Boïko Borissov tente actuellement de reprendre la main avec un remaniement. Il a remercié son ministre des finances, à qui il est reproché d'avoir toléré des fraudes fiscales dans le secteur des jeux de hasard. Le ministre de l'intérieur quitte également son poste. Il est tenu responsable de violences policières à l'égard de manifestants.  Cela va-t-il suffire à calmer la foule ? Rien n'est moins sûr, selon le quotidien bulgare de gauche Douma.  "Les vieilles combines de Borissov, écrit-il, consistant à se sauver lui-même en faisant démissionner les autres, ne fonctionneront pas cette fois-ci. Des dizaines de milliers de personnes veulent la démission du gouvernement, parce qu'ils sont dégoûtés par Borissov, son arrogance (...) et sa vulgarité. Il leur propose de remplacer certains noms sans rien changer sur le fond. L'avenir du pays vaut mieux que cela".  

Le gouvernement bulgare peut-il alors compter sur sa politique sociale pour retrouver une crédibilité ? Il vient par exemple d'annoncer de nouvelles mesures d'aides aux retraités et aux chômeurs pour faire face au coronavirus. Mais là encore cela risque de ne pas satisfaire les manifestants. Anna Krasteva est politologue, elle est interviewée dans le journal conservateur bulgare Dnevnik. Selon elle "le gouvernement interprète comme sociale une protestation qui est politique". C'est un article qui est cité notamment sur le site Eurotopics.net.

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