Le Parti socialiste européen doit choisir un nouveau dirigeant le mois prochain (le 11 juin). Un second candidat espagnol a été désigné, mais le président sortant semble indéboulonnable.
Le Parti socialiste européen qui organise sont congrès à Budapet le 11 juin prochain, doit se trouve un nouveau président. Allemands et Autrichiens souhaitent voir Sergueï Stanichev, le président sortant, continuer sa mission.
Pour l’instant, le seul et unique adversaire de Sergueï Stanishev est l’espagnol Enrique Baron Crespo, qui fut président du Parlement européen de 1989 à 1992.
S’adressant à un petit groupe de journalistes, Enrique Baron Crespo, membre du parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), a promis de se battre pour créer une véritable alternative progressiste à l’actuel statu quo conservateur en Europe.
La lutte contre l’érosion des parti traditionneles en première ligne
« Les partis traditionnels et les responsables politiques font face à un mécontentement grandissant », a déclaré Enrique Baron Crespo, faisant référence à la baisse du nombre d’adhérents et à la faible participation aux élections européennes l’année dernière.
« L’érosion du consensus ne signifie pas la fin », a-t-il expliqué à EURACTIV tout en promettant une modernisation du parti.
Dans ses dix promesses pour moderniser le mouvement politique progressiste, il promet de créer une machine de combat pour une campagne électorale réussie. En commençant par une « unité de campagne permanente », qui cherchera à partager les bonnes pratiques au sein du parti, et à mettre des outils électoraux à leur disposition pour les élections locales, régionales et nationales.
Les sociaux-démocrates ont perdu du terrain dans bon nombre de pays et lors des récentes élections en Pologne et en Espagne, où les électeurs se sont opposés à l’establishment politique.
Pour les analystes et les organisateurs de campagne, la profonde transformation du système des partis politiques dans une Europe pré-fédérale fait que l’UE représente un puzzle contenant trop de pièces.
La structure des partis traditionnels est en train de s’étioler, lentement, alors que les partis uniques de l’ancien bloc de l’Est avaient subitement implosé.« Reste à savoir comment remplacer ces structures» s’interroge Josef Janning au Conseil européen des relations étrangères.
Enrique Baron Crespo refuse de s’avouer vaincu et promet de faire son possible pour regagner la confiance des citoyens, « en consolidant notre base et en ouvrant d’autres espaces politiques dans chaque pays ».
S’il est élu, il souhaite organiser une convention du PSE en 2016 afin de proposer une alternative et de prendre les rênes d’une campagne axée sur des enjeux spécifiques et qui s’appuie sur des priorités de politique progressiste, telles que la taxe sur les transactions financières, la Garantie pour la jeunesse et la mutualisation de la dette.
« Dans chaque société, l’objectif est de conquérir les classes moyennes », a-t-il insisté, ajoutant que même le parti contestataire espagnol, Podemos, malgré son étiquette de gauche, est attiré par le modèle de social-démocratie danois, et non par le communisme.
Le président sortant promet de moderniser le PSE
À l’instar de son adversaire, Serguei Stanishev veut moderniser le parti. A se demander pourquoi il ne l’a pas fait avant : il est à la tête du parti depuis trois ans. « Il a géré le processus de Spitzenkandidaten [des candidats à la présidence de la Commission européenne] et la campagne de Martin Schulz », explique une source interrogée sur ce que Sergueï Stanishev a accompli durant son mandat.
Un bilan modeste, qui pourrait toutefois suffire à lui permettre de remporter les suffrages, en raison du poids politique des Allemands dont le président du Parlement européen, qui le soutiennent.
En France et en Belgique, la probable réelection de Sergueï Stanishev, ne réjouit guère, et plusieurs membres du PS ont apporté leur soutien à l’autre candidat. L’homme politique bulgare, qui fut Premier ministre de la Bulgarie de 2005 à 2009, est accusé d’avoir perdu des documents contenant des secrets d’État.
S’il est reconnu coupable, Sergueï Stanishev, qui a été élu président du PSE en 2012, mais a pris ses fonctions dès 2011 lorsque son prédécesseur, Poul Nyrup Rasmussen, a démissionné au dernier moment, pourrait être condamné à deux ans de prison ou à une amende.
Les procureurs accusent le président du PSE d’avoir « perdu sept documents entre novembre 2005 et septembre 2009 ». Les documents avaient été remis à l’ancien premier ministre pour qu’il les signe, mais, selon les procureurs, Sergueï Stanishev ne les aurait jamais rendus.
Sergueï Stanishev, qui a déclaré avoir remis tous les documents secrets au département concerné, a affirmé dans un communiqué publié mercredi : « en Bulgarie, tout le monde sait que les charges qui ont été retenues contre moi sont d’ordre politique ».