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Libye : quatre ministres du gouvernement d'union limogés

Libye : quatre ministres du gouvernement d'union limogés

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Le gouvernement d’union nationale en Libye vient de limoger quatre de ses ministres. Ces derniers auraient refusé d’assumer leurs fonctions, depuis leur nomination.

Les ministres Jouma Abdallah el-Dressi (Justice), Abdelmatloub Ahmad Abou Farwa (Economie et Industrie), Fakher Moftah Abou Farna (Finances) et Abdeljawad Faraj al-Obeidi (Réconciliation nationale), ne font plus partie du gouvernement d’union nationale de la Libye (GNA). Dans un communiqué, le gouvernement fait savoir que depuis le 30 juin, ces ministres sont considérés “comme démissionnaires pour s‘être absentés pour une période excédant trente jours, après avoir refusé de prendre leurs fonctions au sein du GNA”. Le gouvernement dirigé par Fayez al-Sarraj était initialement formé de 18 ministres, dont 13 avec portefeuilles et cinq ministres d’Etat.

Pour l’analyste Mohamed Eljarh, du centre de réflexion Atlantic Council basé à Washington, le fait que ces membres du gouvernement soient originaires de l’est – région hors de contrôle et hostile au GNA – est un point important. “Chacun de ces ministres (…) a dû subir des pressions pour ne pas rejoindre le GNA”, estime-t-il.

Cette situation pourrait ainsi sonner comme un nouveau revers pour le gouvernement d’union nationale libyen installé à l’ouest et une victoire pour son “rival” de l’est.

Des succès noyés dans des échecs

Depuis son installation à Tripoli, il y a trois mois environ, l‘équipe de Fayez al-Sarraj, soutenue par la Communauté internationale, est jalonnée entre succès et échecs. Il peut ainsi se targuer d’avoir obtenu le soutien de bon nombre de pays européens, qui ont d’ailleurs effectué des visites en Libye pour marquer leur solidarité d’avec le GNA. On lui reconnaît aussi le ralliement des principales institutions économiques, ainsi que les villes et les groupes armés de l’Ouest libyen ; mais aussi, la facilitation d’un dialogue national avec la rencontre des différentes factions rivales.

L’une des victoires les plus mémorables du GNA reste son initiative militaire pour reprendre la ville de Syrte, sous la coupe des militants de l’Etat islamique depuis le renversement de Mouammar Kadhafi en 2011.

Toutefois, le GNA stagne encore face à la résistance des forces de l’est, du général Khalifa Haftar, qui refusent de lui céder le pouvoir. En outre, les bilans sécuritaire et économique restent sombres pour le gouvernement d’union. Les armes prolifèrent et les prix des aliments de base continuent de grimper, tandis que le dinar libyen dégringole. Une crise de liquidité qui remet en question la capacité du GNA à gérer avec efficacité l‘économie, a estimé le groupe de réflexion European Council on Foreign Relations.

Côté diplomatique, les liaisons entre Tripoli et les ambassades de nombreux pays ne sont toujours pas rétablies. Les liaisons restent également interrompues dans l’espace aérien. Aucune compagnie étrangère n’a rouvert ses lignes à la Libye.

Du chemin, le GNA en a encore à faire. Et Fayez al-Sarraj en est conscient. “Je suis confiant que nous allons surmonter cette épreuve, mais si un jour, je perds cette foi, je ne resterai pas une minute”, a-t-il promis dimanche dernier dans un entretien avec l’AFP.

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